"Mon chat s’appelle Zlatan". Dans un grand éclat de rire, l’entraîneur de l’ESA Lina-Montlhéry Stéphane Cabrelli l’admet : le Paris Saint-Germain, que le petit club de Régional 1 (la sixième division) affronte dimanche soir en 32emes de finale de Coupe de France (21h), représente tout pour lui. Abonné au Parc des Princes depuis plusieurs décennies, il a fréquenté trois tribunes : Boulogne, la présidentielle puis la tribune Paris. Fervent supporter du club, il l’admet pour Europe 1, ce match est très particulier. "Même pour moi, c’est la grande inconnue, je suis un enfant du PSG. Le Parc des Princes, c’est ma vie."
Présent à Madrid il y a deux ans en huitièmes de finale de la Ligue des champions pour supporter Paris contre le Real (défaite 3-1, ndlr), Stéphane Cabrelli fait tout pour garder la tête froide. "Je vais mettre un rideau et dire 'le PSG, ça n’existe pas, c’est un adversaire'.
Et pendant 90 minutes, j’arriverai à faire la part des choses."
"On n'a pas envie de blesser les joueurs du PSG"
Il n'est pas le seul dans ce cas de figure, la quasi-totalité de l'effectif supportant le PSG. C'est le cas du milieu de terrain Omar El Gachbour. "Oui, je suis un fan du PSG, depuis tout petit, avec les bons et les mauvais moments (rires). On va souvent au Parc des Princes, alors les jouer en 32e finale de la Coupe de France, c’est un rêve." Un rêve qui ne doit pas devenir un cauchemar. "On n’a pas envie de prendre une fessée", rappelle le coach Stéphane Cabrelli. "Il faudra être bien discipliné, organisé, essayé dans la mesure du possible quand on aura le ballon de les jouer. Le mot d’ordre c’est de prendre du plaisir, de donner une bonne image."
Et de ne pas blesser les Parisiens. "Il ne faudra pas leur faire de cadeau dans le bon sens du terme, mais on n’a pas envie de blesser les joueurs du PSG, on n’est pas réputés physiques et méchants, je suis un entraîneur qui aime bien faire jouer mon équipe", rappelle le coach. "Admettons, Neymar est blessé pour la Ligue des champions, hé bien, ça ne nous va pas (rires). Donc on est prêts pour ne pas blesser un joueur du PSG. Mais on reste des compétiteurs, on ne lâchera rien, on sera exemplaire, on donnera tout sur le terrain, on sera à 100%."
"Accueillir le PSG, c’est comme si 15 rock stars venaient faire un concert"
Ce match se déroulera au stade Robert-Bobin de Bondoufle, et devrait accueillir plus de 15.000 spectateurs, la deuxième meilleure affluence après… un match de présaison entre le PSG et la Juventus Turin en 2004, qui avait attiré 18.500 personnes (défaite 1-0 des Parisiens, ndlr).
Une rencontre qui demande de gros efforts d’organisation pour le club amateur. "L’impression que j’ai, c’est que recevoir le PSG, c’est comme si on recevait une quinzaine de rock stars dans un stade pour un concert", confie le président de Linas-Montlhéry Mickael Bertansetti. "En terme de sécurité, ça nécessite énormément de choses. J’ai eu des rencontres assez enrichissantes avec des gens du métier et ça nous a permis de découvrir un côté différent du football. Il y a les supporters du PSG à recevoir dans un stade qui n’est pas habitué à accueillir une telle affluence." Le PSG a par ailleurs autorisé le club de l’Essonne à utiliser son logo pour la vente d’écharpes. Le club de la capitale a par ailleurs demandé une salle pour le kiné, 150 kg de glaces pour les bains froids et des bouteilles d’eau de 33 cl.
Objectif but
La fête sera forcément belle, même si l’écart entre les deux formations est abyssal : "Une R1 contre le PSG, depuis l’arrivée du Qatar, jamais le club n’avait affronté une équipe aussi "basse" en termes de divisions. C’est une récompense pour tous les bénévoles, les joueurs et l’entraîneur du club ", tient à rappeler Mickael Bertansetti, dont le club de Linas-Montlhéry a vu passer des joueurs comme Tanguy Ndombélé (Tottenham), Djegui Koita (Guingamp) ou encore Paul George Ntep (Kayserispor). "On est relativement lucide, si le PSG a décidé d’accélérer, on s’aperçoit qu’en Ligue 1, la plupart des clubs ne parviennent pas à les suivre. On va essayer de les contrarier le plus longtemps possible."
Et, si possible, de marquer un but : "On va construire ce match quart d’heure par quart d’heure, si on est en vie au bout d’un quart d’heure c’est bien, si on est en vie à la mi-temps, on se dira bravo", estime Omar El Gachbour. "Si on a l’opportunité d’en mettre un, ce serait génial, et en prendre le moindre possible, surtout. L’idée, ce n’est pas de se faire humilier devant 15.000 personnes. En tout cas, celui qui marquera contre le PSG, il faut qu’il s’attende à ce qu’on lui court après (rires)."