Le Paris SG pour terminer la première saison de Luis Enrique en beauté, Lyon pour parachever six mois de redressement : les deux meilleures équipes de l'hexagone en 2024 s'affrontent en finale de la Coupe de France samedi (21h00) au stade Pierre-Mauroy de Villeneuve-d'Ascq (Nord). Pour le PSG, décrocher une 15e Coupe de France - un record - est une des grandes priorités de la saison, après deux éliminations au stade des huitièmes de finale. Il s'agit aussi pour le collectif entraîné par Luis Enrique de terminer sur une bonne note après deux bémols majeurs dans un exercice jusque-là réussi.
Absence d'hommage officiel
D'abord, l'élimination en demi-finale de Ligue des champions. Elle n'a rien de honteux en soi, surtout pour la première année d'un nouveau coach, mais le calibre de l'adversaire, Dortmund, et l'incapacité à marquer sur les deux rencontres ont laissé un goût amer dans la bouche de l'Espagnol, de son propre aveu. Deuxième fausse note, les tensions entre le club et sa superstar française Kylian Mbappé ont repris de plus belle depuis l'annonce publique le 10 mai, via une simple vidéo, de son départ cet été, déjà annoncé aux dirigeants en février.
Une absence d'hommage officiel lors de son dernier match au Parc des Princes deux jours plus tard, une absence dans le groupe pour les deux derniers matches de Ligue 1 et son apparition très commentée à Cannes ont achevé de pourrir l'atmosphère avant la finale de Coupe.
Solidité mentale
Luis Enrique, qui a souvent tronqué son temps de jeu depuis février, a toutefois annoncé vendredi que le meilleur buteur de l'histoire du club serait "bien sûr" titulaire. L'entraîneur en a besoin. Une défaite serait en effet très mal vue dans la capitale, d'autant que le PSG a dominé Lyon dans les deux confrontations de championnat, sur le même score sans appel (4-1). "Ce n'est pas la même chose, c'était le championnat et là, c'est une finale", a confié, prudent, le milieu Vitinha au média du PSG.
Les Lyonnais, eux, n'ont rien à perdre. Et ils surfent sur l'euphorie de leur incroyable remontée de deuxième partie de championnat. En 2024, l'OL a remporté 12 matches sur 17 en L1, se payant de grosses écuries comme Monaco, Lille ou Brest à l'issue de scénarios rocambolesques prouvant leur solidité mentale. La victoire in extremis sur Strasbourg (2-1) dimanche dernier a permis aux Lyonnais de prendre une sixième place synonyme de Ligue Europa, inespérée après un début de saison désastreux.
Lyon s'appuie notamment sur un Alexandre Lacazette retrouvé, deuxième ex aequo du classement des buteurs du championnat avec 19 buts, qui n'a pas tremblé en inscrivant le pénalty décisif face à Strasbourg. "Il faudra prendre plaisir à jouer cette finale et la jouer à fond, ne pas avoir peur de mal faire, ne pas avoir de regrets à la fin, qu'on réussisse à emballer des périodes où on pourrait les faire douter", a déclaré l'attaquant à la Fédération française de football (FFF).
"Des duels compliqués"
"Lacazette est un très grand joueur, j'ai souvent joué contre lui, je vois comme il est dangereux, il a de la qualité dans et en dehors de la surface, il est complet et expérimenté, on doit toujours jeter un oeil sur lui, les duels sont compliqués contre lui", a salué le capitaine du PSG, Marquinhos. Lyon est aussi sous le charme de Pierre Sage, directeur du centre de formation placé sur le banc après les échecs de Laurent Blanc et Fabio Grosso. Avec ses préceptes simples et efficaces, son coaching payant en cours de match et sa bonhomie, celui qui a dû récemment passer son diplôme d'entraîneur est le grand artisan des récents succès rhodaniens.
Depuis son arrivée, "tout a changé, il a réussi à renverser une situation difficile", lui a rendu hommage Luis Enrique, pour qui "la saison prochaine, c'est une équipe qui jouera le titre comme nous". Samedi, "ils peuvent se montrer très vite dangereux, ils auront des occasions", a anticipé le coach espagnol. Contre Paris en avril, Pierre Sage avait néanmoins commis un impair en alignant un onze très offensif, permettant aux futurs champions de France de se régaler d'entrée de jeu. Il y a peu de chance que Pierre Sage, qui va rester à l'OL la saison prochaine selon son président John Textor, renoue avec une telle tactique samedi.