Cinq matches pour un sacre. Favorites de leur poule (face à l'Australie, le Japon et l'Irlande, pays organisateur du Mondial), les Françaises rêvent de devenir championnes du monde avant d'entamer la compétition contre le Japon, mercredi, à 20h45. Mais, face à elles, se dressent trois équipes a priori plus solides : le Canada, la Nouvelle-Zélande et surtout l'Angleterre, tenante du titre. L'exploit reste néanmoins possible pour les Bleues. Voilà pourquoi.
Parce qu'elles ont déjà atteint le dernier carré
Si l'équipe de France veut se convaincre qu'elle peut soulever la Coupe du monde, le samedi 26 août, elle peut s'appuyer sur sa propre expérience. En 2014, lors du Mondial organisé à domicile*, les Bleues avaient atteint le dernier carré de la compétition, réussissant même à arracher la troisième place en battant l'Irlande. "Il y a vraiment un avant-Coupe du monde 2014 et un après", assure la deuxième ligne Lenaïg Corson. Pour franchir la dernière marche qui mène à la finale, le nouveau président de la Fédération Bernard Laporte a limogé l'ancien encadrement pour placer ses proches à la tête de l'équipe. Dont Annick Hayraud, la sélectionneuse, revenue aux affaires après un premier mandat à guider ces Bleues, de 2011… au Mondial 2014. À elle de retrouver le chemin des demies, voire plus.
Parce qu'elles se sont "sacrifiées"
Le groupe des 23 de l'équipe de France est majoritairement composé de joueuses non professionnelles, qui doivent cumuler deux emplois du temps. Ce qui les oblige à suivre une préparation millimétrée, comme l'explique Annick Hayraud : "Quelques aménagements ont été faits pour qu'elles puissent s'entraîner comme des professionnelles. Ce n'est pas toujours évident car avec les études, il faut jongler un peu. Mais vu l'objectif, elles ont fait des sacrifices nécessaires." Et l'objectif ne se discute même pas, selon la demi de mêlée Yanna Rivoalen : "On a clairement envie d’aller jusqu’au bout."
Parce qu'elles suscitent un réel engouement
Un chiffre montre le changement de dimension du rugby féminin depuis quelques années : le nombre de licenciées est passé de 12.000 en 2014 à 19.000 cette année. Une hausse de plus de 50% des effectifs, qui va de pair avec un regard qui a changé sur la discipline, autrefois dénigrée. "Maintenant, les gens considèrent qu'on est des sportives de haut niveau, que c'est normal qu'on s'entraîne dur et qu'on aille dans les salles de musculation pour préparer nos corps aux chocs. De plus en plus de gens nous regardent et nous suivent, et des petites filles veulent maintenant faire du rugby au lieu de la gymnastique. C'est vraiment une grande victoire", se réjouit Gaëlle Mignot, la capitaine. Avec un titre de championnes du monde, la popularité de leur sport n'en serait que renforcée.
*Habituellement organisée tous les quatre ans, la Coupe du monde de rugby féminin a été avancée à 2017 pour éviter d'être en "concurrence" avec la Coupe du monde de rugby à 7. À partir de 2017, le Mondial aura lieu à nouveau tous les quatre ans.
Le calendrier des Bleues. Dans la poule C, la France rencontre le Japon mercredi (20h45, sur France 4 et Eurosport), avant l'Australie dimanche et l'Irlande jeudi prochain. Au terme de cette phase, les premiers de chacune des trois poules sont qualifiés pour les demi-finales, rejoints par le meilleur deuxième. Ces demi-finales, ainsi que les matches de classement pour les places de 5 à 12, auront lieu mardi 22 août. La petite et la grande finale auront lieu samedi 26 août.