Les amoureux de l'ovalie piaffent d'impatience. Plus que quelques heures avant le lancement de la Coupe du monde de rugby, organisée cette année en France. Si les fans comptent les heures, les joueurs aussi n'attendent plus qu'une chose : en découdre sur le rectangle vert. Et certains d'entre eux mériteront une attention toute particulière pendant ces six semaines de compétition.
Paul Boudehent : le jeune loup
Il a disputé ses toutes premières sélections lors des matchs de préparation du XV de France. Une expérience toute relative au niveau international qui n'a pas empêché Fabien Galthié de coucher son nom sur la liste des 33 joueurs retenus. Il faut dire que le flanker de 22 ans n'a rien d'un novice au plus haut niveau.
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Titulaire indiscutable avec La Rochelle, il a disputé 66 minutes de la dernière finale de Champion's cup, remportée par les Maritimes aux dépens des Irlandais du Leinster. Ce vendredi, il retrouvera la pelouse du Stade de France, qu'il avait déjà foulée le 17 juin dernier en finale du Top 14, perdue cette fois-ci, face au Stade Toulousain. De quoi attirer le regard attentif du staff de Fabien Galthié qui a donc décidé d'emmener le jeune Boudehent à l'étage supérieur. Celui du plus haut niveau mondial.
Ange Capuozzo : le diamant brut de la botte
Lui aussi aurait pu revêtir le maillot flanqué du coq. Mais lors de ce Mondial tricolore, la pépite grenobloise sera l'un des adversaires de la troupe de Fabien Galthié puisqu'il défendra les couleurs de la Nazionale, placée dans le groupe de la France. L'arrière du Stade Toulousain, parfois utilisé sur les ailes, a donc opté pour l'Italie, la patrie de ses grands-parents, pour le plus grand bonheur d'une sélection en pleine progression.
Calcio d’inizio del World Cup 2023.
— Ange Capuozzo (@CapuozzoAnge) September 6, 2023
Che la festa del rugby cominci @France2023@Federugbypic.twitter.com/ZDUl0bikt9
Si le XV transalpin ne fait pas encore trembler les places fortes du rugby mondial, il gagne peu à peu en crédibilité, en témoigne ce succès historique obtenu face à l'Australie il y a moins d'un an. Un match où Capuozzo s'était illustré, en marquant un doublé. En club, il se fait les dents dans le club de sa ville natale, Grenoble, avant d'intégrer la rotation du Stade Toulousain. Auréolé d'un titre de révélation de l'année en 2022, il sera le principal atout de l'Italie, au cours d'un Mondial où il pourrait bien exploser à la face du monde.
Ardie Savea : la clé de voute des Blacks
Premier adversaire des Bleus lors du match d'ouverture ce vendredi, la Nouvelle-Zélande ne suscite plus autant de craintes qu'auparavant. Néanmoins, en faire une proie facile relèverait de l'inconscience tant cette équipe regorge de valeur sûre. D'aucuns évoquent une génération en déclin, mais quelle génération ! Et le troisième ligne Ardie Savéa en est l'un de ses plus fiers représentants. À bientôt 30 ans, le joueur des Hurricanes de Wellington s'apprête à disputer sa deuxième Coupe du monde.
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— All Blacks (@AllBlacks) September 1, 2023
Particulièrement prolifique (21 essais en 73 sélections), Savéa pourrait vite causer quelques tourments aux avants tricolores, par son agilité, son intensité défensive et sa puissance dévastatrice ballon en main. Autant de qualités dont les Blacks auront grandement besoin pour se conformer à leur statut.
Siya Kolisi : le cœur des Springboks
Son talent éclaboussera bientôt les pelouses du Top 14 puisque le capitaine sud-africain rejoindra le Racing 92 à l'issue du tournoi. En attendant, Siya Kolisi tentera de guider les Springboks vers un quatrième titre de champion du monde, quatre ans après celui glané au Japon. Une campagne victorieuse dont il était déjà l'un des principaux protagonistes. À l'instar de son homologue Ardie Savéa, il se distingue par une remarquable explosivité au regard de son gabarit (1,88m, 105 kg).
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"Nous acceptons la pression et nous voulons faire quelque chose de spécial que seule la Nouvelle-Zélande a fait : remporter deux Coupes du Monde consécutives. Nous savons ce que cela représente pour nous, pour le pays", a-t-il récemment déclaré. Capitaine exemplaire au leadership incontesté, Siya Kolisi aurait pourtant pu tirer une croix sur la grand-messe du rugby en raison d'un genou récalcitrant qui l'a finalement laissé en paix au meilleur des moments.
Jonathan Sexton : la dernière danse d'un vieux routier
À 38 ans et fort de ses 113 sélections sous le maillot irlandais, Jonathan "Jonny" Sexton dispose de son rond de serviette à la table des légendes du rugby mondial. Une exceptionnelle carrière qui ne demande qu'à s'achever en apothéose. L'Irlande n'a toujours pas intégré le cercle très fermé des vainqueurs du trophée Webb-Ellis mais apparaît cette année comme l'un des principaux candidats au titre. Et pourra de nouveau compter sur son éternel maître à jouer.
Élu meilleur joueur du monde en 2018, recordman du nombre de points dans le Tournoi des VI Nations, quadruple champion d'Europe avec le Leinster, l'ouvreur du Trèfle n'a plus grand-chose à prouver. Maintes fois commotionné, Jonny Sexton en a vu de toutes les couleurs depuis ses débuts en 2006, et rêve désormais de voir de l'or autour de son cou le 28 octobre prochain.