Il est l'un des cyclistes les plus populaires de ce siècle. Thomas Voeckler qui a porté pendant dix jours le tant convoité Maillot jaune se confie au micro de Nikos Aliagas jeudi, à trois jours du départ du Tour de France 2019.
Le consultant d'Europe 1, qui prend les commandes des équipes de France en remplacement de Cyrille Guimard se souvient de ses dix jours en jaune, avant de parler du passé - la glorieuse époque d'Eddy Merckx, auquel le Tour rend hommage cette année en partant de Bruxelles - et du présent avec les chances françaises dans ce Tour très montagneux, mais aussi l'évolution vers un cyclisme plus propre, où le dopage a beaucoup moins sa place.
"Le Maillot jaune est comme un costume de super-héros"
"Moi, je le compare à un costume de super-héros. Ça peut faire sourire, mais quand on endosse le Maillot jaune, on a l’impression qu’on a des ressources supplémentaires. Elles ne sont pas forcément physiques, elles sont mentales, on est tellement poussé par la foule, on veut tellement être digne de ce maillot qu’on va chercher les ressources et qu’on va plus loin dans la souffrance physique", explique-t-il à Nikos Aliagas.
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"Eddy Merckx est le plus grand cycliste de tous les temps"
"Sans contestation possible, tous les sondages qui sont fait auprès des parties prenantes du vélo, des spectateurs, des téléspectateurs, c’est toujours le même résultat : Eddy Merckx est le plus grand coureur cycliste de tous les temps (…) Il avait ce mental qu’avait peut-être ensuite Bernard Hinault, mais il était tout simplement le plus fort d’un point de vue physique", affirme Thomas Voeckler. "S'il était surnommé 'Le Cannibale', ce n'est pas pour rien, c'est parce qu'il n'était jamais rassasié. Autant j'aurais aimé courir à son époque pour le charme qu'il pouvait y avoir, autant je n'aurais pas aimé courir avec lui parce que les mecs visaient la deuxième place !"
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"Un Tour ultra-montagneux qui convient très bien pour avoir spectacle"
Difficile pour Thomas Voeckler de désigner un favori dans ce Tour tant les cartes ont été rebattues ces dernières semaines. "Christopher Froome, quadruple vainqueur du Tour, est absent, tout comme Tom Dumoulin, deuxième l'année dernière. Le quatrième de l'année dernière [Primoz Roglic] n'est pas non plus au départ et nos deux Français Thibaut Pinot et Romain Bardet, qui sont nos deux meilleures chances de victoire au classement général ne sont pas adeptes du contre-la-montre. Ça tombe bien : il n'y en a qu'un seul en individuel cette année, placé à une semaine de l'arrivée. Donc c'est un Tour ultra-montagneux qui convient très bien pour avoir du spectacle. Après, il ne faut pas se le cacher, il y a toujours une équipe au-dessus. Même si Chris Froome n'est pas au départ, on aura toujours la même équipe [la Sky] qui va dominer la course".
"Normal que le Tour s'exporte"
"Le Tour est un événement au sens large, donc c’est normal qu’il s’exporte pour les départs. Du moment que c’est limitrophe, ça ne me choque pas, tant que la récupération n’est pas en jeu. Concernant ce qu’il est de l’Ouest [oubliée dans ce Tour], il y a une explication : l’année dernière, il est parti de Vendée et a fait la part belle à l’Ouest au détriment d’autre régions (…) Tous les trois ans, les organisateurs font en sorte que chaque département ou personne ne soit à moins d’heure d'une étape".
"Il faut être prudent" sur le dopage
"Celui qui certifie qu’on ne le verra plus jamais, ça veut dire qu’il baisse un peu la garde, et là on fait fausse route (…) Il faut être très prudent, vigilant. Le vélo qui a été montré du doigt à juste titre il y a de ça quelques années, peut maintenant être montré en exemple pour ce qui a été fait en matière de lutte antidopage. Mais il ne faut surtout pas baisser pavillon."