Vendredi soir en Islande, les Bleus peuvent faire un grand pas vers la qualification à l’Euro 2020. Il leur faudra pour cela sortir d’un match piège à Reykjavik, sous une température glaciale mais sous la chaude pression des supporters locaux, qui rêve tout haut à la fois d’une troisième qualification consécutive pour une grande compétition internationale et d’une première victoire face à la France, championne du monde en titre. De quoi faire saliver la quasi-totalité des 360.000 habitants de l’île. Mais pas de quoi faire trembler le sélectionneur Didier Deschamps et son staff, roués aux joutes internationales. Guy Stéphan, l’adjoint de toujours, raconte pour Europe 1 la méthode Deschamps dans la dernière ligne droite avant un match de cette importance.
"Un aspect motivationnel important"
C’est en fait dans l’après-midi que tout doucement, la pression va monter pour les joueurs. "Didier va réunir les joueurs cet après-midi pour la causerie, la réunion, donner les dernières consignes. Il va faire en sorte que les joueurs soient dans des très bonne dispositions", raconte Guy Stéphan. "Il y a aussi un aspect motivationnel qui est important. C’est le moment de donner encore plus de confiance aux joueurs, plus de confiance à l’équipe. C’est un peu tout ça, cette causerie qui n’est pas très longue, une dizaine de minutes. Mais c’est un rappel des points importants."
Une causerie courte et synthétique donc, adaptée aux joueurs que le sélectionneur a en face de lui. "On a une génération qui est plutôt jeune, une génération qui zappe beaucoup, une génération connectée, qui a besoin d’avoir des causeries précises mais relativement courte", précise Guy Stéphan. "Les footballeurs ne sont pas différents des autres jeunes aujourd’hui. Ils sont plus à l’aise avec leurs pieds, c’est tout", sourit le sélectionneur adjoint.
Et puis les Bleus arriveront en début de soirée au Laugardalsvöllur, le stade où aura lieu la confrontation face à l’Islande. Et là, Didier Deschamps a un rituel bien à lui. "Il reste aux vestiaires pendant l’échauffement des joueurs", révèle Guy Stéphan. "C’est aussi un moment pour lui de faire le vide dans sa tête. Il est tout seul dans le vestiaire, ça lui permet d’être tranquille. Pendant le match, il sait qu’il doit être quelque fois très réactif. C’est bien aussi qu’il ait ces quelques minutes-là de tranquille avant le match."
"Il a tort d’avoir raison"
Arrivent enfin les dernières minutes avant le coup d’envoi, celle où la tension est à son combe. "A peu près quinze minutes avant le coup d’envoi, les joueurs vont sortir du vestiaire, et à ce moment-là, avant qu’ils sortent, Didier dit quelques mots, avec un rappel des consignes", affirme Guy Stéphan. "Il peut y avoir des joueurs aussi qui s’expriment. Evidemment, il y aura des changements au cours de ce match, puisqu’Hugo Lloris n’est pas là, Paul Pogba n’est pas là, ce sont des joueurs qui habituellement s’exprimaient. Là, ça peut être Raphaël Varane, ça peut être Blaise Matuidi, ça peut être Steve Mandanda."
Depuis son arrivée à la tête des Bleus en 2012, Didier Deschamps a enchaîné un quart de finale de Coupe du monde, une finale d’Euro et surtout une victoire finale lors du mondial russe, en 2018. De quoi donner quelques certitudes. Est-ce à dire que Didier Deschamps ne se trompe jamais, n’a jamais tort ? "Il a tort d’avoir raison", élude Guy Stéphan d’une boutade. "En tout cas il est à l’écoute. Mais il aime bien qu’il y ait des arguments. Et puis ensuite il prend sa décision."