Qualifié sur le fil pour la compétition, c'est lui qui a offert à la France sa première médaille aux Jeux olympiques de Tokyo. Samedi, le judoka Luka Mkheidze a décroché le bronze en - 60kg en s'imposant contre le Coréen Kim Won-jin. Une victoire qui a permis à l'athlète de 25 ans d'oublier la déception causée par sa défaite en demi-finale, et surtout une belle récompense pour ce natif de Tbilissi, en Georgie, arrivé en France seulement en 2010 après avoir du fuir son pays d'origine.
Car Luka Mkheidze, c'est l'histoire d'un gamin géorgien qui monte sur les tatamis très jeune, vers l'âge de 5 ans. La Géorgie est un pays de judo et de lutte... Là-bas, l'apprentissage se fait à marche forcée. On progresse vite et on s'entraîne tout petit, déjà comme des professionnels.
Mais très rapidement, sa passion et toute sa vie sont balayées par la deuxième guerre d'Ossétie du Sud, qui éclate en 2008. Luka doit alors quitter son pays. Après quelques mois en Pologne, il arrive en France en tant que réfugié politique. Il s'établit en Normandie avec sa famille, retrouve la pratique du judo, avant d'être naturalisé français en 2015.
"La famille, c'est aussi pour eux que je me bats"
Avec un tel parcours, le champion a forcément eu, pendant son combat, une pensée pour sa Géorgie natale, ses parents, et cette vie qu'il a laissée aux confins de l'Europe. "Ce qui me donnait à chaque fois envie de me battre, de continuer, de ne pas lâcher, c'est aussi mon parcours, la famille que j'ai dû laisser en Géorgie... C'est aussi pour eux que je me bats", a-t-il déclaré après sa médaille.
Luka Mkheidze, c'est aussi un sportif "Covid", qui n'aurait sans doute pas été qualifié pour les Jeux en 2020, et qui a bénéficié du report d'un an. Ce n'est en effet qu'avec son titre de vice-champion d'Europe, en avril dernier, qu'il a obtenu sa qualification pour Tokyo.