Défait à Munich, le Barça file quand même vers la finale

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Lewandowski, très déçu, observe les Barcelonais fêter leur qualification pour la finale. © CHRISTOF STACHE / AFP
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LIGUE DES CHAMPIONS - Giflé 3-0 à l'aller au Camp Nou par Barcelone, le Bayern Munich a lavé l'affront sur ses terres (3-2). Mais c'est bien le Barça qui est en finale.

Rien n'est plus dangereux qu'une bête blessée. Touché dans son orgueil après le match aller, le Bayern est entré sur la pelouse de l'Allianz Arena avec l'obligation de créer l'exploit. Battu 3-0 au Camp Nou par un trio Messi-Suarez-Neymar brillant, l'orge bavarois voulait dévorer les onze catalans lors de cette demi-finale retour de Ligue des Champions. Il n'en a rien été, ou presque. Si le Bayern a bien ouvert le score dès la 6e minute sur une tête de Benatia, les hommes de Guardiola n'ont jamais vraiment inquiété les Blaugrana. Tranquilles, sereins, sûrs de leur jeu et de leur force, les leaders de la Liga s'en sont remis à leur inévitable trident d'attaque pour s'assurer la qualification. Si le score final (3-2 pour le Bayern) est plus flatteur qu'à l'aller (3-0 pour le Barça), c'est que Barcelone, rapidement assuré de sa qualification pour la finale de la Ligue des Champions (le 6 juin prochain) s'est endormi sur ses lauriers, après avoir tué tout suspense.

Une corrida pour une bête blessée

En débloquant la situation puis en humiliant Boateng sur son deuxième but au Camp Nou, Messi avait planté les premières banderilles, bien aidé par Neymar qui avait transformé ce premier match en véritable corrida. Sauf que sur la manche retour, le taureau bavarois a vu rouge. C'est donc d'abord Benatia qui charge bille en tête et ouvre le score sur corner (6e). A cet instant, le stade se transforme en arène, le public croit au retournement de situation, bref, l'espoir est permis pour la bête blessé. Sauf qu'à trop fulminer de rage et d'envie, le Bayern en oublie de bien défendre.

Messi, Suarez, Neymar, les trois toreros portent l'estocade

En face, trois toreros de classe mondiale en profitent pour porter l'estocade. Trois grands d'Espagne, trois grands d'Europe. Au quart d'heure de jeu, Messi glisse un ballon parfait à Suarez qui fixe Neuer et centre en retrait. Neymar glisse le ballon au fond des filets : la souplesse, la finesse et la coordination répondent à la rage de la bête blessée. Le brésilien récidive et frappe mortellement son adversaire à la demi-heure de jeu, toujours sur un travail de ses deux compères Messi, d'une déviation de la tête, et Suarez, d'un centre astucieux (29e). La frappe de Neymar  au ras du poteau de Neuer ressemble fort au coup d'épée fatal du matador.

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La décadence sans conséquences d'un grand d'Espagne

A la mi-temps, le sort en est jeté, Barcelone est déjà qualifié. Mais les catalans, par suffisance ou pour se préserver, refusent d'achever leur adversaire. Luis Enrique se permet même de sortir Suarez, remplacé par Pedro (45e). Gavé de succès, indolent, le Barça, grand d'Espagne devenu roi fainéant, s'endort sur ses lauriers. Et laisse le caractère et la qualité technique de Müller et de Lewandowski s'exprimer. Le Polonais enrhume Mascherano, le taulier de la défense blaugrana, avant d'ajuster Ter Stegen (2-2, 59e). Même pas de quoi s'inquiéter, puisque le Bayern doit encore marquer quatre fois pour se qualifier.

La belle ovation du public munichois

Indolent, presque indifférent dans cette dernière demi-heure, Barcelone laisse Müller, très volontaire, sauver l'honneur munichois (3-2, 74e). Le taureau bavarois peut s'effondrer au coup de sifflet final, il est bel et bien éliminé. Mais en offrant à ses joueurs une belle ovation après le match, le public montre qu'il ne s'y est pas trompé : dans cette corrida, la bête est vaincue, mais elle s'est bien battue.