Dopage : le blanchiment de Jannik Sinner, testé positif à deux reprises, ne passe pas dans le monde du tennis

Jannik Sinner
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Philippe Folgado avec AFP // Crédit photo : Dylan Buell / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP
C'est une décision qui a du mal à passer dans le tennis. Malgré deux tests positifs à un stéroïde anabolisant, le numéro 1 mondial, Jannik Sinner, a été blanchi par l'Agence internationale de l'intégrité du tennis (ITIA). Ses adversaires dénoncent des décisions prises différemment en fonction du joueur impliqué. 

C'est une décision qui ne passe pas sur la planète tennis. Malgré deux contrôles antidopage positifs, l'actuel numéro 1 mondial, Jannik Sinner a été blanchi par l'Agence internationale de l'intégrité du tennis (ITIA). Le joueur italien avait été testé positif "à faible dose" en mars 2024 au clostebol, un stéroïde anabolisant, dérivé de la testostérone, interdit par l'Agence mondiale antidopage (AMA), avant de l'être une seconde fois dix jours plus tard.

Jannik Sinner n'a commis "aucune faute ou négligence"

Les tests en question n'avaient pas été rendus publics le temps de l'enquête. Le joueur a eu l'occasion de donner sa version des faits. Il a indiqué que la substance était présente dans son organisme "à la suite d'une contamination par un membre de son staff qui avait appliqué sur sa main un spray en vente libre pour soigner une blessure". Ce membre de son équipe lui aurait prodigué des massages avec ce produit.

Une explication qui a convaincu le tribunal indépendant. L'ITIA indique, dans un communiqué, que le tennisman n'avait commis "aucune faute ou négligence" et estime que la présence du clostebol dans son organisme "n'était pas intentionnelle". Une victoire pour le numéro un mondial, mais pas sur tous les aspects. Car il ne récupère pas les 400 points ATP et les gains remportés lors du Masters 1000 d'Indian Wells, conformément aux règles antidopage, et la polémique enfle. 

"Les règles sont différentes selon les joueurs"

La colère monte chez ses adversaires qui ne comprennent pas la décision rendue. Plusieurs joueurs se sont exprimés sur les réseaux sociaux, comme l'Australien Nick Kyrgios. Pour lui, cette décision est "ridicule, que ce soit accidentel ou pas" : "On te teste deux fois avec une substance interdite (stéroïde) ... tu devrais être suspendu pendant deux ans. Ta performance a été améliorée". 

Interrogé chez nos confrères de RMC, le Français Lucas Pouille affirme qu'à "partir du moment où tu as été testé positif, tu dois prendre comme tout le monde, tu dois être suspendu. Mais visiblement, on n'est pas tous logés à la même enseigne". Le joueur a aussi comparé la situation de l'Italien avec celle de Nicolas Jarry. Le joueur chilien avait été contrôlé positif en 2019 et "il avait pris deux ans, réduit à 11 mois, car il avait dit qu'il n'avait pas fait exprès, qu'il y avait des circonstances atténuantes, mais il a pris son année". 

Denis Shapovalov a une pensée pour les autres joueurs bannis pour une contamination à des substances interdites : "Les règles sont différentes selon les joueurs", ajoute-t-il. "Que Sinner se dope ou non. Ce n'est pas correct. De nombreux joueurs vivent la même chose et doivent attendre des mois, voire des années, pour que leur innocence soit déclarée", a ajouté le Britannique Liam Broady. 

De son côté, Jannik Sinner a commenté la décision de l'ITIA sur les réseaux sociaux. Il dit vouloir "désormais mettre cet épisode difficile et regrettable derrière (lui). Je vais continuer de faire ce que je peux pour m'assurer que je continue à respecter le programme antidopage de l'ITIA et que j'ai une équipe autour de moi qui est méticuleuse dans son respect des règles". Malgré la perte des points du Masters 1000 d'Indian Wells, l'Italien reste largement en tête du classement ATP avec près de 1.900 points d'avance sur le récent médaillé d'or en simple au JO de Paris 2024, Novak Djokovic