Le 5 mai 1992, Pascal Olmeta était sur la pelouse du stade Armand-Cesari lorsque la tribune s'est effondrée. 0:50
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Julien Froment et Ugo Pascolo , modifié à
Le 5 mai 1992, l'effondrement d'un tribune du stade Armand-Cesari, à Furiani, près de Bastia, faisait 18 morts et près de 2.357 blessés. 27 ans après, l'ancien gardien de l'OM Pascal Olmeta, présent au moment des faits, se place du côté du collectif Furiani et milite pour qu'aucun match ne se tienne ce jour-là.
INTERVIEW

27 ans après les faits, il n'a pas oublié. Pascal Olmeta, gardien de but de l'OM lors de la demi-finale de Coupe de France de 1992 face au SC Bastia ne souhaite qu'aucun match de football puisse avoir lieu le 5 mai. Le 5 mai 1992, à quelques minutes du coup d'envoi de cette demi-finale, l'effondrement d'un tribune du stade Armand-Cesari, à Furiani, près de Bastia, faisait 18 morts et près de 2.357 blessés.

"Je pense que ceux qui ont vécu cette catastrophe, et moi le premier, ont touché du doigt ce qu'il s'est passé, et on ne peut pas oublier", estime l'ancien gardien au micro d'Europe 1. Un avis que partage le collectif du 5 mai 1992, mais pas les instances du football. Depuis 2015, seuls les samedis 5 mai sont "gelés", mais pour le collectif et pour Pascal Olmeta, cela ne suffit pas. Peu importe le jour, c'est la date qui compte. "Les gens qui ont le pouvoir n'en n'ont rien à foutre", lance-t-il.

"Les gens qui ont le pouvoir n'en n'ont rien à foutre"

Pour la révélation française de l'année 1983, sanctuariser la date du 5 mai est une question d'éthique et de respect. "Le football tout le monde y joue, tous nos gamins rêvent de devenir de grands joueurs et de grands footballeurs, mais si on ne leur passe pas le message que certaines choses doivent êtres respectées, on y arrivera pas", avance-t-il. "Le plus logique est de ne pas jouer ce 5 mai, point barre". 

Alors que cinq rencontres sont prévues entre 15 heures et 21 heures dans le cadre de la 35 ème journée de Ligue 1, certaines équipes ont décidé de commémorer à leur façon le drame de Furiani. C'est le cas de Saint-Etienne, dont les maillots d'échauffement des joueurs floqués de l'inscription "L'ASSE n'oubliera jamais" seront vendus aux enchères au profit du collectif du 5 mai 1992. Autre initiative de la part des Verts, les joueurs porteront tous un brassard noir en hommage aux victimes pendant leur match face à Monaco. Mais Pascal Olmeta tient à rappeler au micro d'Europe 1 que "ce n'est pas un anniversaire, mais un deuil". 

Le 23 avril dernier, le collectif Furiani a publié une lettre ouverte appelant au report des cinq matchs du 5 mai, en vain. "Ils ne nous entendent pas ou ils ne souhaitent pas nous entendre", se désole Josepha Giudicelli, présidente de l'association des victimes de Furiani. "Ce n’est pas un caprice que l’on demande. Mais on ne peut pas concevoir que d’un côté on puisse fêter un match et de l’autre se recueillir". Une affaire qui embarrasse jusqu'à la ministre des Sports Roxana Maricineanu, qui a avoué ne pas avoir "d'avis sur la question" sur RMC le 19 avril dernier, avant de préciser quelque peu son propos via Twitter. 

"La catastrophe de Furiani reste une blessure béante pour tous les supporters de football, en particulier les Corses et les Marseillais. Ne pas jouer pour se souvenir, jouer en commémorant, je n’ai pas la solution parfaite. L’essentiel c'est le respect de la mémoire des victimes", avait-elle écrit.

18 morts et 2.357 blessés

Le soir du 5 mai 1992, la demi-finale de la Coupe de France entre Bastia et l'Olympique de Marseille avait tourné au drame avec l'effondrement de la partie haute de la tribune latérale nord provisoire du stade Armand-Cesari, projetant dans le vide les spectateurs et journalistes qui s'y trouvaient. Le bilan a été de 18 morts et 2.357 blessés. France 3 PACA rappelle que le président de l'époque, François Mitterrand, avait souhaité "que plus aucun match ne se déroule un 5 mai". Une minute de recueillement sera observé ce dimanche sur les terrains de Ligue 1.