Une poule aux œufs d'or, bradée ? La Ligue de football professionnel (LFP) réfléchit à déclencher un appel d'offres pour les droits télévisés de la Ligue 1, actuellement diffusée pour 748 millions d'euros par an jusqu'en 2020. Avec un objectif revendiqué : dépasser le milliard d'euros chaque saison, soit une hausse d'au moins un tiers visée par les instances dirigeantes du football français.
Contexte idéal pour la Ligue. Au départ, l'appel d'offres ne devait avoir lieu qu'en fin de saison. Mais certains patrons de clubs poussent pour l'organiser plus tôt, car le contexte est selon eux parfait pour faire exploser les enchères. Il y a d'abord trois chaînes sur les rangs pour diffuser l'élite du football français : Canal+, BeIN Sports et SFR Sport, qui ont chacune un intérêt crucial à garder ou s'adjuger ces droits.
Les géants d'Internet en embuscade. Google et Facebook pourraient également faire leur apparition dans la course. "En Angleterre, on sent les premiers mouvements des géants d'Internet. La France sera-t-elle devancière ? Si oui, il faudra peut-être commencer un peu avant pour se donner l'opportunité de négocier et parler avec un tour de table plus large que les participants habituels", justifie Gérard Lopez, président du club de Lille, auprès de L'Équipe.
Des matches décalés pour l'Asie ? La LFP veut aussi surfer pleinement sur l'effet Neymar avant qu'il ne retombe. Mais cette vente concernerait aussi les droits de diffusion de la Ligue 1 à l'étranger. Aujourd'hui, le championnat ne vaut que 80 millions d'euros par saison à l'export. Rien à voir avec l'étranger : à titre d'exemple, la Serie A italienne vient de renégocier ses droits pour la période 2018-2021, à 371 millions d'euros. La LFP pourrait obtenir cinq fois plus que ses 80 millions d'euros, au bas mot. Et pour appuyer la vente du foot français à l'étranger, la Ligue songe à organiser des matches à 13 heures le week-end, afin de mieux toucher le marché asiatique. C'est déjà le cas pour les championnats d'Angleterre, d'Italie ou d'Espagne.