Amandine Henry, capitaine de l’équipe de France de football, a mis en cause la sélectionneuse et sa gestion des Bleues, dimanche soir, lors d’une interview sur Canal Plus. Pour Virginie Phulpin éditorialsite sport à Europe 1, le point de non-retour est atteint : Corinne Diacre doit partir.
"On ne peut plus faire comme si c’était juste une petite inimitié entre certaines joueuses et leur sélectionneuse. Il y a un vrai problème, et de taille, en équipe de France. Quand la capitaine prend la parole pour dire tout le mal qu’elle pense des méthodes, et des relations humaines, de Corinne Diacre avec son groupe, pour raconter les larmes des joueuses pendant la coupe du monde, on doit l’écouter. Surtout qu’il faut du courage à Amandine Henry pour le faire. Elle prend un risque. De telles déclarations peuvent entraîner la fin de sa carrière internationale. Mais elle l’assume, en plaçant l’équipe de France au-dessus de ses ambitions personnelles. 'Si moi je ne parle pas, qui le fera ?' Oui, elle a un statut, elle est capitaine des Bleues. Ca fait partie de son rôle d’exprimer le mal être de l’équipe. Elle a une histoire en bleu, Amandine Henry a 31 ans et des années d’équipe de France derrière elle. Et puis elle a des résultats. C’est une joueuse de l’Olympique lyonnais, elle est sept fois championne d’Europe.
Des raisons de ne pas prendre ses paroles à la légère, il y en a plein. Surtout qu’elle a aussi été personnellement touchée par le management de Corinne Diacre lors des derniers matches des Bleues. Quand la sélectionneuse lui a téléphoné pour lui dire froidement qu’elle n’était pas sélectionnée vu sa forme du moment. L’humiliation n’est pas une méthode de management. Ca suffit avec ça.
Il devient urgent de trouver une solution
Il n’y en a pas 50. On en a déjà parlé ici. Quand on arrive à ce point de non-retour, Corinne Diacre doit soit changer radicalement, soit être remplacée. Parce que les Bleues ne gagneront pas dans cette ambiance. Je ne suis pas sûre que la sélectionneuse soit vraiment capable de changer, on s’en serait rendu compte avant. Donc il ne reste plus que le départ. Alors le président de la fédé Noël Le Graët appelle au calme. Il va surtout devoir agir maintenant. Parce qu’on n’aurait jamais dû en arriver à ces règlements de compte en public. Ca n’est quand même pas aujourd’hui qu’on découvre le problème. Pourquoi avoir laissé la situation pourrir ? Ca n’allait pas se régler tout seul… Et je trouve dommage d’en arriver là parce que ça entache l’image de l’équipe de France. Et peut-être même l’image du sport féminin. Il y a forcément des petits esprits qui vont ironiser sur le crêpage de chignon en place publique. Et vraiment, on n’a pas besoin de ça. Il est trop tard pour appeler au calme, il faut trancher dans le vif".