L’OM a encore été battu, mercredi soir, au stade vélodrome : 1 à 0 pour Lens. Un non-match absolu de la part des Marseillais. Pour vous Virginie Phulpin, dans ce club, il y a maintenant le feu à tous les étages.
"Il y a une grande différence entre les supporters marseillais et les joueurs. On l’a vu hier soir. Quand les joueurs sont sur le terrain, ils donnent l’illusion parfaite de ne pas être là. Et quand les fans ne peuvent pas être au stade, eux, ils trouvent le moyen d’être présents quand même avec leurs inscriptions aussi gigantesques que prémonitoires du genre "vous êtes dégueulasses". Je cite, bien sûr. Mais il faut bien avouer que c’est le meilleur résumé de match que j’ai jamais vu. En fait, les supporters sont les seuls à jouer leur rôle en ce moment à l’OM. Ce qui est cocasse en période de huis-clos.
Les joueurs, l’équipe, eux, sont portés disparus. On l’avait déjà remarqué le week-end dernier lors de leur défaite contre Nîmes. Le ton était monté, et ils avaient promis une révolte. Tout ce qu’ils ont réussi à faire c’est rentrer dans l’histoire des statistiques. 4 tirs en tout dans le match, dont un cadré. Ils n’avaient jamais fait pire à domicile depuis que les stats existent dans le football. Il reste un peu en travers de la gorge, en ce moment, le fameux slogan 'à jamais les premiers'. Le seul moment de lucidité des Marseillais a eu lieu après le coup de sifflet final, quand le capitaine Stève Mandanda a dit qu’il fallait changer beaucoup de choses au club. C’est difficile de lui donner tort.
Ca veut dire quoi, exactement, cette phrase, il veut changer d’entraîneur ?
Je ne sais pas si les joueurs ont tous lâché André Villas-Boas, mais certains, comme Dimitri Payet, en donnent quand même la parfaite illusion. Sinon, comment est-ce possible de bouger aussi peu sur un terrain ? Et le coach, lui, qu’est-ce qu’il dit ? "'Si vous n'avez pas vu de jeu c'est ma responsabilité. J'ai mis ma place à disposition la semaine dernière, je n'ai pas de problème avec ça', a expliqué Villas-Boas en conférence de presse.
Ah il y a une belle émulation collective en ce moment à l’OM. Chacun cherche à tirer l’autre vers le bas, et ça fonctionne parfaitement, le club atteint le ras des pâquerettes. Est-ce que la direction va se séparer d’André Villas-Boas ? Elle assure que non. Il faut dire que c’est difficile d’attendre quoi que ce soit du président. On voit plus le nom de Jacques-Henri Eyraud sur les banderoles des supporters qui réclament sa démission que son ombre sur les trottoirs de la ville. Moins il passe de temps à Marseille, plus il est heureux. Logique pour un président qui trouve qu’il y a trop de supporters marseillais qui travaillent à l’OM. Samedi, il a mis un bon coup de pression aux joueurs : il s’est fâché tout rouge.
Visiblement, ça leur a fait vraiment très peur. Le président de l’OM est à peu près aussi respecté dans le vestiaire que la distanciation physique dans le métro aux heures de pointe. Et ça commence aussi à devenir un vrai problème".