Le procureur de Nice a annoncé lundi l'ouverture d'une enquête préliminaire pour "apologie du terrorisme" contre le joueur de foot de l'OGC Nice Youcef Atal, soupçonné d'avoir relayé des propos controversés liés au conflit entre Israël et le mouvement palestinien Hamas. Depuis samedi, les réactions se sont multipliées pour dénoncer la publication sur le compte Instagram du joueur international algérien d'une vidéo d'un prédicateur tenant, selon ces sources, des propos antisémites appelant à la violence.
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"Provocation à la haine ou à la violence à raison d'une religion déterminée"
Cette publication a depuis été effacée par le défenseur de l'OGC Nice (L1), qui a présenté ses excuses, et l'AFP n'a pas été en mesure de vérifier son contenu de manière indépendante. Pendant le week-end, le conseil de l'éthique de la Fédération française de football (FFF) avait été saisi et le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) avait évoqué une plainte si la teneur des propos dénoncés était confirmée pas "une traduction assermentée".
Dans son court communiqué, le parquet a précisé avoir été saisi par le préfet des Alpes-Maritimes, Hugues Moutouh, et le maire de Nice, Christian Estrosi (Horizons) "de faits susceptibles d'être imputés (à Youcef Atal) avec la diffusion la semaine dernière de messages sur les réseaux sociaux".
L'enquête, ouverte aussi pour "provocation à la haine ou à la violence à raison d'une religion déterminée", a été confiée à la police judiciaire de Nice. Dimanche, le président de la FFF, Philippe Diallo, avait dénoncé "les appels à la violence relayés" par le joueur de 27 ans. "Ils sont contraires à l'éthique de notre sport et aux valeurs que le football défend sans relâche". Sur Instagram, le joueur avait réagi dimanche : "J'ai conscience que ma publication a choqué plusieurs personnes, ce qui n'était pas mon intention et je m'en excuse".
"Je tiens à clarifier mon point de vue sans aucune ambiguïté : je condamne fermement toutes formes de violence, où que ce soit dans le monde, et je soutiens toutes les victimes. Jamais je ne soutiendrai un message de haine", a-t-il assuré, sans expliquer pourquoi il avait partagé la vidéo. Ces excuses n'ont pas atténué les critiques. Dans un communiqué, le sénateur LR Stéphane Le Rudulier a appelé l'OGC Nice à exclure le joueur et a demandé à la ministre des Sports "des sanctions exemplaires et historiques".