Il avait renoncé aux Jeux paralympiques de Tokyo pour préparer ce défi hors du commun : 122 km à la nage dans une eau à 10 degrés. Le nageur Théo Curin s'attaque au lac Titicaca, le plus haut de la planète, en Amérique du Sud. Le jeune français amputé des quatre membres tente actuellement de traverser le lac en totale autonomie. Le défi est bien sûr sportif, mais le nageur a aussi un message sur l'environnement à faire passer.
Théo Curin est parti mercredi de la plage d'un petit village bolivien en compagnie de deux autres aventuriers, l'ex-nageuse vice-championne olympique Malia Metella et l'écologiste Matthieu Witvoet. Ils sont actuellement en train de se relayer dans une eau très froide et mouvementée, à 3.800 mètres d'altitude. Une traversée d'une dizaine de jours en totale autonomie, lors de laquelle le trio tracte à tour de rôle une embarcation de 500 kilos.
Un objectif écologique
Les trois aventuriers vont manger et dormir sur ce bateau fabriqué à partir de déchets, car l'objectif, au-delà de l'exploit sportif, est écologique. "C'est un défi engagé. Aujourd'hui, je nage de plus en plus dans des milieux naturels et des fois je tombe nez à nez avec des bouteilles de plastique. Et ça me rend dingue. Ça m'énerve", a-t-il expliqué à Canal+.
Théo, qui s'est entraîné pendant un an dans un lac des Pyrénées, veut montrer que tout est possible malgré son handicap. Après une méningite foudroyante à l'âge de 6 ans, il a été amputé des quatre membres. Sa rencontre avec Philippe Croizon, lui aussi quadri-amputé, fût déterminante. Le nageur intrépide a participé aux Jeux paralympiques de Rio, il apparaît dans la série Plus belle la vie sur France 3 et est même devenue l'égérie d'une marque de cosmétiques.