Moins hasardeux que le tirage au sort qui fut parfois de mise avant leur première apparition lors de la Coupe d'Europe 1976, les tirs au but n'en restent pas moins un exercice périlleux. Pas moins de 18 rencontres à élimination directe de Coupe d'Europe se sont conclues par cette étape particulièrement tendue. A cet égard, l'équipe de France retiendra tout particulièrement l'Euro 1996, où les penalties de fin de match lui ont successivement été favorables et fatals.
27 victoires consécutives jusqu'en quarts de finale
Cette année-là, tout va bien pour les Bleus jusqu'en quarts de finale. Contre les Pays-Bas, ils ne parviennent pas à ouvrir le score au cours du temps réglementaire, ni en prolongation (0-0). Vient alors l'heure des tirs au but, parfaitement gérés par un grand Bernard Lama. Sur un petit nuage, l'équipe de France remporte sa 27ème victoire consécutive et voit se profiler une demi-finale très abordable sur le papier, face à la République tchèque.
Les Bleus jouent ce match sans leur capitaine Didier Deschamps, suspendu. A l'issue de la prolongation, le score est le même qu'en quarts de finale : nul et vierge. Une nouvelle séance de tirs au but est annoncée.
"J'espérais que celui de derrière allait le louper aussi"
Les deux équipes ont marqué chacune leurs cinq premiers tirs lorsque le remplaçant français Reynald Pedros s'avance vers le point de penalty. Mal placée, sa frappe manque aussi de puissance et le gardien tchèque n'a aucun mal à la contrôler. "C'est un penalty loupé", concèdera-t-il plus tard. "Je ne l'ai pas très bien tiré. Derrière, c'est le couperet, parce que si l'adversaire marque, c'est fini. (…) J'espérais que celui de derrière allait le louper aussi."
Mais le couperet tombe et la France est éliminée, cinq tirs au but à six. De quoi nourrir des regrets, deux ans avant le premier titre de champions du monde des Bleus ? "Si on s'était qualifiés pour la finale, je pense qu'on aurait pu la gagner", estime Reynald Pedros.