180 policiers de pays participant à l'Euro 2016 sont arrivés lundi en France pour aider à traquer les hooligans, a annoncé mardi Bernard Cazeneuve.
Des policiers de 23 pays étrangers. Le ministre de l'Intérieur a inauguré, à Lognes (Seine-et-Marne), le Centre de coopération policière internationale (CCPI), chargé d'une "fonction opérationnelle de commandement" et "de transmission de l'information durant toute la durée de la compétition". Quelque 180 policiers "originaires" des 23 pays étrangers y participant "sont venus depuis (lundi) renforcer les effectifs" de leurs collègues français, a-t-il dit. Une cinquantaine seront affectés à ce centre et ont "une connaissance précise des violences liées à leurs supporters respectifs". Ils "pourront aider à anticiper et à prévenir les troubles éventuels", selon Bernard Cazeneuve. Les 130 autres seront déployés dans les dix villes-hôtes "en renfort" de la police française, constituant des équipes mobiles, en uniforme et armés, pour identifier et traquer les éventuels hooligans.
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24 hooligans déjà interdits de territoire. "Le gouvernement a pris plusieurs mesures administratives d'opposition à l'entrée en France visant des supporters violents interdits de stade dans leur propre pays", a annoncé d'autre part le ministre. "A ce jour, pas moins de 2.355 fiches d'interdiction du territoire ont été inscrites dans le fichier des personnes recherchées", a-t-il précisé, et "24 interdictions administratives du territoire ont d'ores et déjà été délivrées" contre de présumés hooligans "considérés comme particulièrement dangereux".
Repérer les personnes concernées. "On va participer à des patrouilles avec la gendarmerie française. Nous allons surveiller nos supporter dans les gares, les aéroports, les fan zones et les stades", explique Anton Chernot, le chef de la police roumaine. "On a une liste de tous les supporters turcs violents. Si on en repère certains durant l’Euro on les arrêtera immédiatement. Sur certains matches à risque, comme Turquie - Croatie, nous serons particulièrement vigilent", détaille le chef de la police anti-émeute d'Ankara en Turquie, Sidma Zergan.
Des matches sous haute tension. De sources policières, cinq matches du premier tour de l'Euro 2016 feront l'objet d'une vigilance renforcée : Angleterre - Russie (Groupe B, le 11 juin à Marseille), Turquie - Croatie (Groupe D, le 12 à Paris), Allemagne - Pologne (Groupe C, le 16 au Stade de France), Angleterre - Pays de Galles (Groupe B, le 16 à Lens) et Ukraine - Pologne (Groupe C, le 21 juin à Marseille).
Une sécurité renforcée. Le ministre de l'Intérieur a rappelé que cet Euro se déroulait dans un contexte "exceptionnel", puisque la menace terroriste" est "toujours à un niveau très élevé". "La France doit rester la France, et c'est la raison pour laquelle l'Euro 2016 se tiendra", a-t-il déclaré. "Dans (ces) temps troublés (...) nous devons rester unis", a ajouté Bernard Cazeneuve, "et non pas nous diviser dans de médiocres polémiques politiciennes en instrumentalisant les peurs des Français" et "en cédant à la menace des terroristes". "Plus de 90.000 personnes, agents de l'État, des collectivités locales, personnels de sécurité privée et bénévoles, assureront ensemble la sécurité de l'Euro 2016", a réaffirmé le ministre, évoquant "un effort sans précédent".