Un événement impossible à annuler mais très compliqué à organiser. L'Euro de football, qui se déroulera entre juin et juillet dans une dizaine de villes françaises, constitue un enjeu de sécurité démultiplié. Depuis les attentats du 13 novembre à Paris, le gouvernement a dû revoir les dispositifs prévus pour assurer la sécurité des participants comme celle des spectateurs.
Muscler la vidéosurveillance. Pour obtenir les stades les plus sécurisés au monde, l'exécutif compte d'abord muscler les dispositifs de vidéosurveillance. Jusqu'ici, tous les stades en avaient à l'intérieur mais pas à l'extérieur. Ce sera chose faite en juin. Les entrées de tous les stades utilisés pour l'Euro seront filmées. "Nous avions déjà prévu l'installation de neuf caméras de vidéosurveillance aux abords du stade Geoffroy-Guichard", explique ainsi Gaël Perdriau, maire (LR) de Saint-Etienne, l'une des villes hôtes, au micro d'Europe 1."Le ministère nous a demandé d'en rajouter cinq de plus pour pouvoir suivre le parcours des supporters [du stade] vers le centre-ville". Des portiques devraient également être installés.
Aucun risque pour le public. Ces équipements seront intégralement financés par l'Etat. Si l'arbitrage budgétaire n'a pas encore été rendu, le ministère des Sports a peu de doute sur le fait que les stades seront bien équipés. Le gouvernement ne veut absolument rien laisser au hasard, insistant également sur la nécessité de pratiquer les contrôles les plus élémentaires. "2,5 millions de billets vendus, c'est 2,5 millions de palpations" assure déjà Patrick Kanner, le ministre des Sports. L'objectif est clair : que tout se passe sans risque pour le public. D'autant que l'euro aura valeur de test pour la candidature de Paris aux Jeux olympiques de 2024.
Plus de sécurité dans les fan zones. Au-delà des stades se pose la question de la sécurisation des fans zones. Ces espaces où les supporters peuvent suivre les matchs sans billets sont sous la responsabilité des municipalités. Après les attentats, le gouvernement a donc laissé le choix à ces dernières d'installer ou non une fan zone. Aucune des dix villes n'y a renoncé. En revanche, le nombre d'agents pour les sécuriser sera revu à la hausse. Pour Gaël Perdriau, c'est là que le bât blesse. A Saint-Etienne en effet, les collectivités locales ont déjà débloqué 1,5 million d'euros pour sécuriser l'événement. "Si on revoit encore la sécurité à la hausse, on ne peut pas toujours demander aux collectivités de financer ces surcoûts", pointe le maire de la ville.
Les fan zones en sursis. Dans le cas où les financements ne seraient pas réunis, ces fan zones courent-elles le risque d'être supprimées ? "Cela fait partie des hypothèses", confie Gaël Perdriau, qui note cependant que "cela générera d'autres difficultés". Les milliers de supporters attendus dans ces espaces festifs "iront quelque part et seront répartis dans l'ensemble de la ville. En matière de sécurité, je ne suis pas certain que ce soit une meilleure solution", avertit le maire de Saint-Etienne.
L'UEFA mise à contribution. Autre option : se tourner vers l'UEFA. Les maires des villes organisatrices, Alain Juppé en tête, ont adressé un courrier à l'institution. Ils lui demandent de "consacrer une certaine somme des bénéfices à ces mesures exceptionnelles", explique Gaël Perdriau. Le maire de Saint-Etienne rappelle en effet que l'organisme, censé être à but non lucratif, a gagné 750 millions d'euros lors de l'Euro 2012 en Pologne et en Ukraine.
Euro 2016 : A Saint-Etienne, "le ministère a...par Europe1fr