Deux mi-temps de 45 minutes chacune, deux quarts d'heure de prolongations si aucun vainqueur n'est désigné, puis, éventuellement, une séance de tirs aux buts. Le déroulé des matches des phases finales de l'Euro - et des autres compétitions internationales - ne pose aujourd'hui aucune question. Il n'en a pourtant pas toujours été ainsi : avant la Coupe d'Europe des Nations 1976, la redoutable épreuve des tirs aux but n'avait pas cours ! Europe 1 vous replonge dans l'ambiance de l'année 1968, qui a mis les nerfs des équipes à (encore plus) rude épreuve.
L'Italie qualifiée à pile ou face en demi-finale…
Avant l'instauration de la séance, déjà couperet, des tirs au but, deux manières de départager des équipes à égalité en match à élimination directe existaient. La première, celle du tirage au sort, a notamment décidé du résultat de la très controversée demi-finale entre l'Italie et l'URSS, en 1968. A la fin du match et des prolongations, alors que le score était toujours nul et vierge, l'arbitre allemand décide de laisser le sort choisir le camp vainqueur.
Selon Le Monde, qui a retracé cet épisode, les fédérations soviétique et italienne ont insisté pour que ce tirage au sort ait lieu à l'intérieur, dans un "lieu calme", plutôt que sur la pelouse. Les versions divergent quant au protagoniste ayant choisi le côté de la pièce attribué à l'Italie : est-ce son capitaine, Giacinto Facchetti, ou le président de la fédération ? L'homme a en tous cas eu de la chance et c'est bien son équipe qui a composté son billet pour la finale, face à la Yougoslavie.
... Et vainqueur en deux fois face à la Yougoslavie
Mais la finale allait à nouveau poser problème. A l'issue d'une partie dominée par les Yougoslaves et de la prolongation, le score est nul (1-1). Sauf que pour l'ultime match de la compétition, il n'est pas question de tirer au sort : la partie doit être rejouée. C'est la première fois que ce cas de figure se présente en finale de Coupe d'Europe des Nations.
Deux jours plus tard, les joueurs ont donc à nouveau rendez-vous, dans un stade olympique de Rome moins garni que pour la "première" finale. Et c'est finalement l'Italie qui s'impose à domicile à l'issue du temps réglementaire (2-0), au terme d'un parcours à peine croyable…