Bien malin celui qui pourra prévoir l'issue de ce Croatie-Espagne prometteur et ouvert. Lundi, sur la pelouse du Parken Stadium de Copenhague, les Croates de Luka Modric vont-ils faire déjouer un collectif espagnol sans grande star ? Les Ibères sauront-ils quant à eux concrétiser leur mainmise sur le jeu face à une équipe qui les avait battus en poules à l'Euro 2016 (2-1) ? Autant de questions pour ce huitième de finale de l'Euro dont le vainqueur affrontera celui du match entre la France et la Suisse. Europe 1 vous présente ce huitième de finale d'outsiders ambitieux.
La montée en puissance : deux équipes qui ont bien terminé leur phase de poules
Certes, aucune de ces deux équipes n'a terminé à la première place de son groupe, ce qui n'était pourtant pas mission impossible (l'Angleterre et la République tchèque pour la Croatie, la Suède et la Slovaquie pour l'Espagne). Mais après avoir démarré poussivement la compétition, Croates et Espagnols ont bien sur réagir lors de la troisième journée pour valider leur ticket pour la phase éliminatoire.
D'un côté, les Croates ont dominé l'Ecosse 3-1 pour terminer in extremis à la deuxième place du groupe D. De l'autre, l'Espagne a su hausser son niveau de jeu pour étriller la Slovaquie 5-0, dans ce qui est pour l'heure le seul véritable carton de cet Euro. Il est donc possible de s'attendre à des buts, lundi soir, surtout que les collectifs paraissent plus en forme et plus rôdés qu'il y a deux semaines.
Le joueur incontournable : Modric, le maestro toujours là
À 35 ans, il est encore l'âme de son équipe, son maître à jouer, celui qui peut la sortir de l'impasse. L'inusable Luka Modric a encore frappé, lors du dernier match de poule. Accrochée par une valeureuse équipe d'Ecosse, la Vatreni s'en est remise à l'extérieur du pied soyeux de son meneur de jeu à l'heure de jeu, pour prendre l'avantage et ne pas quitter la compétition. Contre l'Espagne, pays où il joue sous les couleurs du Real Madrid, le Croate devra à nouveau se démultiplier pour mettre à mal un entrejeu espagnol qui prend ses marques.
Et contrairement à 2018, le Ballon d'Or 2018 ne pourra pas compter sur l'aide d'Ivan Rakitic et Mario Mandzukic, partis à la retraite. Il ne pourra pas non plus bénéficier du soutien de l'attaquant Ivan Perisic, l'un des joueurs-clés des vice-champions du monde, qui a été testé positif samedi au coronavirus et devrait également manquer les quarts et les demi-finales en cas de qualification.
L'interrogation : et si Morata se réveillait face aux Croates ?
En phase de poule, l'Espagne a bien su défendre, avec un seul but encaissé, malgré les absences de Gérard Piqué et surtout Sergio Ramos. C'est plutôt en attaque que son visage est le moins séduisant, avec beaucoup de critiques à l'endroit d'Alvaro Morata, titulaire mais muet à Séville lors des trois premiers matches. Sifflé par le public andalou, objet de menaces depuis le début de l'Euro, l'attaquant de la Juventus Turin va-t-il profiter d'un match loin de l'Espagne pour ouvrir son compteur et porter l'Espagne vers les quarts de finale ? Dans le cas d'une qualification des Français face aux Suisses, les hommes de Didier Deschamps auraient tout à craindre d'une Roja emmenée par un Morata revigoré.