Grâce à eux, l’Italie est revenue sur le devant de la scène. Trois ans après le traumatisme de sa non-qualification pour le Mondial 2018, la Squadra Azzurra s’est spectaculairement redressée pour atteindre la finale de l’Euro, dimanche soir face à l’Angleterre. Menée de main de maître par le sélectionneur Roberto Mancini, la Nazionale a impressionné depuis le début de la compétition par son pressing, son allant offensif et un jeu par séquences très spectaculaire. Cette renaissance repose davantage sur un collectif parfaitement huilé, où chaque joueur respecte parfaitement son rôle, que sur des stars. L’Italie dispose tout de même de sacrés talents, comme le gardien Donnarumma, le milieu Jorginho ou l’ailier Insigne. Europe 1 passe en revue les joueurs-clés de cette belle équipe italienne.
Le mur Gianluigi Donnarumma dans les cages
A seulement 22 ans, Gianluigi Donnarumma est déjà un taulier de la Squadra Azzurra. Le grand gardien, par la taille (1 m 96) et par le talent, ne cesse d’impressionner et de gravir les échelons à toute vitesse. A l’AC Milan, il a écœuré bon nombre d’attaquants adverses par ses arrêts spectaculaires et a amplement contribué à la qualification des Rossoneri en Ligue des champions (deuxième de Serie A derrière l’Inter). Avec la sélection nationale, il est tout aussi indispensable et s’inscrit dans la droite lignée de son prédécesseur, le légendaire Gianluigi Buffon.
"Gigio" Donnarumma a même été l’homme du match pour l’Italie face à l’Espagne en demi-finales (1-1 a.p., 4 t.a.b. à 2), avec plusieurs parades décisives et surtout son arrêt déterminant sur le tir au but d’Alvaro Morata, sur la quatrième tentative espagnole. Le jeune gardien possède toutes les qualités du gardien moderne, même si son jeu au pied reste perfectible. Son talent n’a en tout cas pas échappé au PSG, où il devrait signer après l’Euro un contrat de longue durée, après être parti libre de l’AC Milan. Avant cela, il pourrait s’offrir son premier titre majeur avec l’Italie.
L'inoxydable paire de défenseurs centraux Chiellini-Bonucci
La défense italienne n’a pas qu’un bon gardien. Elle possède également l’une des meilleures et des plus expérimentées paires de défenseurs centraux au monde, avec les vétérans Giorgio Chiellini, qui est aussi le capitaine de la Squadra, et Leonardo Bonucci. Les deux compères, qui font le bonheur de la Juventus Turin depuis des années, ont brillé tout au long de l’Euro. Contre l’Espagne, ils ont multiplié les interventions et les sauvetages alors que le bateau italien ne cessait de tanguer face aux vagues de la Roja.
Ils devront faire parler encore une fois leur expérience dimanche, face aux jeunes et virevoltants attaquants anglais Raheem Sterling, Bukayo Saka ou encore Jadon Sancho, sans oublier le buteur star Harry Kane. Une mission largement dans les cordes des "vieux" Chiellini et Bonucci, respectivement 36 et 34 ans.
>> A ÉCOUTER - Italie: Chiellini / Bonucci, les fondations d'un succès ?
Jorginho, le métronome du milieu de terrain
La finale de dimanche promet également une belle bataille au milieu de terrain. L’Italie est bien fournie dans ce secteur de jeu avec évidemment le Parisien Marco Verratti et la jeune pépite de l’Inter Milan Nicolo Barella. Mais la pièce essentielle du puzzle mis en place par Roberto Mancini s’appelle Jorginho. Le joueur d’origine brésilienne s’est affirmé, comme avec son club de Chelsea qu’il a mené à la victoire en Ligue des champions, comme un véritable métronome qui donne le tempo du match. Souvent oublié quand on cite les meilleurs milieux au monde, le discret Jorginho fait pourtant partie de la crème de la crème.
Ce véritable travailleur de l’ombre, aussi à l’aise à la récupération qu’avec le ballon, impressionne tous ses partenaires. "Avec Jorginho, tout semble simple. Il est indispensable à cette équipe, intouchable", s’extasie Marco Verratti. Le milieu de 29 ans sait en plus prendre ses responsabilités : c’est lui qui a marqué le tir au but décisif contre l’Espagne, qualifiant son équipe pour la finale. Il sera encore une fois indispensable à la Squadra Azzurra, dimanche soir à Wembley.
Insigne et Chiesa, les petits ailiers au grand talent
L’Italie ne compte peut-être pas de stars dans son effectif, comme cela a pu être le cas par le passé avec les Buffon, Pirlo, Totti ou Del Piero, mais elle possède tout de même des individualités qui peuvent faire basculer un match. En attaque, ce sont deux petits ailiers, Lorenzo Insigne et Federico Chiesa, qui ont étalé tout leur talent durant cet Euro. Le premier nommé, joueur emblématique du Napoli où il a passé toute sa carrière, est en pleine force de l’âge, à 30 ans. L’ailier gauche d’un mètre 63 est un titulaire indiscutable, redoutable techniquement et très rapide. Il est également décisif comme en témoignent ses deux buts contre la Turquie en ouverture, et surtout en quarts de finale contre la Belgique d’un enroulé fabuleux du droit en pleine lucarne. Avec sa faculté de rentrer dans l’axe pour se mettre sur son pied droit, il devrait donner des migraines à la redoutable défense anglaise, qui n’a pris qu’un seul but jusqu’ici.
Pour trouver la faille, le Napolitain sera accompagné d’une des révélations de cet Euro : Federico Chiesa. Le fils d’Enrico, ancien attaquant de l’équipe d’Italie, assume parfaitement sa prestigieuse lignée et s’affirme comme le présent et le futur de la Squadra Azzurra. Le virevoltant ailier de la Juventus Turin, où il a été l’une des rares satisfactions cette saison, n’était pourtant pas titulaire au début de la compétition. Mais ses entrées en jeu ont été une réussite, notamment contre l’Autriche en huitièmes de finale où il a marqué dix minutes après avoir pris place sur le terrain. Le jeune droitier de 23 ans est titulaire depuis les quarts de finale et il n’a pas déçu, avec un but magnifique à la suite d’un enchaînement parfait contre l’Espagne. Sauf surprise, il devrait être à nouveau dans le 11 de départ dimanche contre l’Angleterre.