Euro : Italie-Espagne, une demi-finale entre géants
L’Italie et l’Espagne s’affrontent mardi soir à 21h à Wembley pour la première demi-finale de cet Euro. Les deux prestigieuses sélections n’avaient plus atteint le dernier carré d’une grande compétition internationale depuis la finale de l’Euro 2012, largement remportée par la Roja face à la Nazionale (4-0).
Ce sont deux des plus beaux palmarès du foot mondial qui ont rendez-vous mardi soir à Wembley pour la première demi-finale de l’Euro (21h). L’Italie, quadruple championne du monde et vainqueur d’un championnat d’Europe, affronte l’Espagne, trois titres européens et championne du monde 2010, pour un énorme choc. Les deux équipes, qui n’avaient plus atteint le dernier carré d’une grande compétition internationale depuis leur affrontement en finale de l’Euro 2012 (victoire 4-0 de la Roja), n’étaient pourtant pas attendues à pareille fête.
La Squadra Azzurra a en tout cas impressionné par son jeu léché et son intensité, s’offrant le scalp de la Belgique en quarts de finale (2-1) . La Roja, elle, a alterné les coups d’éclat (victoires 5-0 contre la Slovaquie en poules et 5-3 contre la Croatie en 8e après prolongation) et les prestations plus poussives, comme lors du difficile succès contre la Suisse en quarts (1-1 a.p., 3 t.a.b. à 1). Europe 1 vous présente cette demi-finale ô combien excitante.
La statistique : quatrième affrontement de suite en phase finale de l’Euro
Italie-Espagne, c’est un classique de l’Euro. Mardi, ce sera même le quatrième affrontement consécutif en phase finale, pour deux victoires espagnoles et une italienne. En 2008, la Roja avait pris le dessus en quarts de finale, aux tirs au but (0-0 a.p., 4 t.a.b. à 2), avant de remporter le titre. Elle avait réussi la passe de deux en 2012 à l’issue d’une incroyable démonstration de force en finale face… à l’Italie. Les Espagnols, champions du monde en 2010, jouent alors leur meilleur football et écrasent la Nazionale dans les grandes largeurs (4-0), signant le chef-d'œuvre de la génération dorée des Casillas, Ramos, Iniesta, Xavi ou encore Torres.
Mais quatre ans plus tard, cette formidable équipe est en fin de cycle. Sortis dès le premier tour à la Coupe du monde 2014, les Espagnols subissent la loi d’une superbe équipe d’Italie, alors entraînée par Antonio Conte, en huitièmes de finale de l’Euro 2016 (2-0). Place, ce mardi, à l’épisode 4.
Le duel : Roberto Mancini contre Luis Enrique, les artisans de la renaissance
L’Italie et l’Espagne ont beau être deux des plus grandes nations de foot au monde, elles restaient toutes deux sur des années de déceptions. Les Italiens, tout d’abord, n’ont pas réussi à se qualifier pour la Coupe du monde 2018, un traumatisme immense au pays du calcio. Les Espagnols, eux, restaient sur deux éliminations en huitièmes de finale à la suite, à l’Euro 2016 (contre l’Italie, justement) et au Mondial 2018 contre la Russie. Tous deux ont spectaculairement rebondi grâce à leurs entraîneurs, Roberto Mancini et Luis Enrique, qui ont comme point commun de miser avant tout sur le collectif.
La Squadra Azzurra en est l’exemple le plus éloquent, avec un jeu offensif, intense et léché qui a ravi les amateurs de football depuis la compétition. Roberto Mancini, l’ancien coach de l’Inter Milan et de Manchester City, s’appuie sur un groupe de joueurs talentueux (Donnarumma, Verratti, Insigne…) mais sans grandes stars. Un point commun avec la Roja de Luis Enrique, l’ex-entraîneur du Barça qui a opéré un changement de génération et n’a pas convoqué l’icône Sergio Ramos, insuffisamment remis d’une blessure. Si l’Espagne reste une équipe obsédée par la possession, elle est désormais capable de mettre une grosse intensité, comme contre la Croatie en huitièmes de finale. Mais elle peut aussi ronronner dans un jeu de passes stérile, comme contre la Suisse pendant une bonne partie de la rencontre . Alors, quelle Roja verra-t-on mardi soir ?
L’interrogation : 60.000 spectateurs à Wembley, mais y’aura-t-il des fans italiens et espagnols ?
Cette demi-finale se déroulera, comme l’autre demie et la finale, au stade de Wembley à Londres. Le gouvernement britannique a autorisé la présence de 60.000 spectateurs, malgré la flambée des cas de coronavirus dans le pays en raison du variant Delta. Mais les supporters italiens, espagnols et danois devront respecter une quarantaine de dix jours s’ils veulent venir dans la capitale britannique. Autant dire qu’il ne devrait pas y avoir de présence massive de fans étrangers en tribunes… à moins qu’ils ne prennent le risque de passer outre les consignes sanitaires.
Les supporters italiens et espagnols installés en Grande-Bretagne ne sont eux pas concernés par cette quarantaine et pourront donc investir sans problèmes les travées de Wembley. Contre l’Autriche en huitièmes de finale, plus de 10.000 Italiens de la diaspora étaient ainsi présents dans le "temple du football". On pourrait donc entendre une énorme clameur au moment du Fratelli d’Italia, le magnifique hymne italien, avant le coup d’envoi.