Euro : pourquoi une élimination par la Suisse serait un cataclysme pour les Bleus

Bleus équipe de France
Les Bleus ont beaucoup à perdre contre la Suisse, lundi soir, à Bucarest. © AFP
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Opposés à un adversaire abordable en huitièmes de finale de l'Euro, les Bleus tomberaient de très haut s'ils s'inclinaient face à la Suisse lundi soir, à Bucarest. Elle pourrait acter l'échec du retour de Karim Benzema sous les couleurs tricolores, comme poser la question d'un départ de Didier Deschamps.
DÉCRYPTAGE

Sur le papier, il n'y a pas vraiment photo. Mais entre la théorie et la réalité d'une compétition souvent piégeuse, qui a vu plusieurs favoris manquer de sortir par la petite porte, il y a un monde et 90, voire 120 minutes sur le terrain. Celles-ci se dérouleront lundi soir sur la pelouse de la National Arena de Bucarest, qui verra s'opposer la France et la Suisse. En huitièmes de finale de cet Euro dont ils sont favoris, les Bleus n'ont pas le droit à l'erreur s'ils ne veulent pas voir leur compétition tourner au fiasco. Voici pourquoi une élimination prématurée serait un cataclysme.

Parce que la Suisse n'est pas un cador européen

Quatre buts marqués, cinq encaissés, une victoire, un nul, une défaite, le tout dans un groupe relativement relevé : troisième de la poule A, celle de l'Italie, la Suisse n'a pas démérité mais n'a pas non plus brillé durant ces trois premiers matches. Seul Xherdan Shaqiri a marqué les esprits avec des buts et une inlassable combativité sur le front de l'attaque. Derrière, aucun joueur ne semble véritablement se détacher dans cette équipe qui présente une défense relativement perméable, propice aux accélérations des flèches bleues comme Kylian Mbappé ou Kingsley Coman.

Perdre face à cette Nati, qui n'a pas remporté un match à élimination directe depuis 1938, représenterait une énorme contre-performance pour les Bleus. Même diminués physiquement, les hommes de Didier Deschamps se doivent de l'emporter face aux Suisses de Dimitri Petkovic, qui dirige la 13e nation mondiale au classement FIFA.

Parce que la France est a priori meilleure qu'en 2018

Pour les champions du monde en titre, une élimination en huitièmes de finale serait également un terrible échec au égard aux regard des performances des Bleus depuis le début de l'ère Deschamps en 2012 : quarts de finale en 2014, finale en 2016 et sacre en 2018. Jamais l'ancien entraîneur de Monaco et de Marseille n'a subi la terrible déception d'un échec en huitièmes de finale.

Par rapport à 2018, la France paraît également renforcée, avec le retour en sélection de Karim Benzema, l'un des meilleurs attaquants mondiaux depuis dix ans. Une élimination à ce stade de la compétition signerait d'une certaine manière l'échec de ce pari de Didier Deschamps, malgré un doublé contre le Portugal lors du dernier match de poule.

Parce qu'elle pourrait menacer la poursuite du mandat de Deschamps

Reconduit jusqu'à la Coupe du monde 2022, dans un an et demi, Didier Deschamps pourrait en principe continuer à coacher les Bleus au Qatar. Un scénario catastrophe à Bucarest pourrait-il néanmoins l'empêcher de mener à bien cette mission ? "Ne pas être dans le dernier carré, ce ne serait pas une faute, pas du tout, mais ça ne correspondrait pas à notre valeur", prévenait fin mai Noël Le Graët, le président de la Fédération française de football.

Loin de leur "valeur" en cas d'élimination face aux Suisses, les Bleus ne feraient logiquement pas l'économie d'une profonde remise en question, qui pourrait voir "DD" quitter le navire tricolore plus tôt que prévu. C'est dire toute la pression qui pèse sur l'équipe de France avant d'entrer dans le vif du sujet.