Jonathan Clauss était l'invité exceptionnel de l'émission "Europe 1 Sport" 11:19
  • Copié
Jean-Baptiste Sarrazin avec Jean-François Pérès , modifié à
Invité exceptionnel de l'émission "Europe 1 Sport", le défenseur droit de l'Olympique de Marseille, sous contrat avec le club phocéen, a déclaré vouloir continuer avec l'OM la saison prochaine. Son avenir avec les Bleus, la méthode Tudor, mais aussi sa relation avec Dimitri Payet et Matteo Guendouzi, l'ancien joueur du RC Lens s'est livré à cœur ouvert.

À deux matches de la fin de saison de Ligue 1, le défenseur droit de l'Olympique de Marseille Jonathan Clauss s'est livré en toute sincérité et avec critique dans l'émission Europe 1 Sport (tous les soirs de 20 heures à 23 heures en direct sur Europe 1). Du bilan de sa saison avec le club phocéen à sa non-sélection avec les Bleus pour la Coupe du monde au Qatar, en passant par sa relation avec les cadres du vestiaires marseillais, l'ancien Lensois a fait preuve de transparence au micro de Jean-François Pérès et de Stéphane Burgatt.

Une saison "frustrante"

Bien que l'Olympique de Marseille réalise une saison aboutie en championnat avec 73 points après 36 journées et une belle troisième place provisoire synonyme de barrages pour la Ligue des champions, Jonathan Clauss s'attendait à mieux bien. Concernant la saison de l'OM, "je ne mettrai pas le mot échec. Je mettrai le mot frustrant plutôt parce que si on fait un point général, évidemment qu'il s'est passé de belles choses cette année. Mais il y a beaucoup de frustrations : on a perdu à domicile en Coupe de France, on a perdu pas mal de points en Ligue 1. On est frustré parce qu'on aurait pu faire mieux je pense et qu'on aurait dû faire mieux", a analysé le footballeur en contrat avec Marseille jusqu'en 2025.

Ce dernier fait notamment référence à quelques matches clés de la saison, dont celui perdu à Lens, où se jouait la deuxième place du classement de Ligue 1 : "Je pense à des détails, à des fraîcheur physique. Mais il y a des moments où on a gagné des matches alors qu'on était peut-être pas la meilleure équipe sur le terrain et parfois on a perdu des points alors qu'on était clairement la meilleure équipe sur le terrain. Mais voilà, c'est comme ça, c'est le foot et on sait ce qu'on doit travailler pour justement ne plus regretter ces points en fin de saison suivante, pour jouer le haut de tableau."

L'échec en Coupe de France : "Une faute professionnelle"

Mais un des plus gros échecs de l'OM cette année reste l'élimination surprise et prématurée en Coupe de France face à Annecy. Et deux mois après, Jonathan Clauss ne décolère toujours pas, cette défaite face à un mal classé de Ligue 2 reste "un échec". Selon lui, cela aurait pu être de la frustration si cela s'était produit face à un pensionnaire de Ligue 1. Mais face à Annecy, le défenseur parle même d'"une faute professionnelle." "Dans le vestiaire, on a eu du mal à passer par-dessus ça parce qu'il y a eu une part d'incompréhension dans ce résultat. Mais je pense passer au-dessus malgré tout, même si dans l'envie et dans la détermination on y était. Il y a quand même cette part psychologique qui n'est pas encore tout à fait remise de l'échec", a-t-il avoué dans Europe 1 Sport.

Pour Jonathan Clauss, les Marseillais ont "mal abordée" ce match. "Peut-être qu'on on l'a pris comme une formalité et qu'on s'est dit qu'en sortant Rennes, qu'en sortant Paris, la Coupe de France allait être pour nous. Il y a la magie de la Coupe mais pour nous c'est la tristesse de la Coupe de France que de se faire sortir comme ça. On n'avait pas le droit", a réagi avec regrets et déception l'homme au six sélections avec les Bleus.

 

Une saison "pas totalement aboutie" avec l'OM

Arrivé à l'Olympique de Marseille lors du mercato estival 2022, Jonathan Clauss a également livré un premier bilan de sa saison avec le club phocéen. Un club dont "l'engouement" l'a beaucoup surpris. "Ça va au-delà de juste 'Marseille'. C'est une répercussion européenne. Il y a une pression qui est à la fois positive et négative. Mais une pression malgré tout qui est bien au-delà de ce que je pensais affronter cette année. Les supporters, le Vélodrome et l'Olympique de Marseille dans tout ce que ça comporte, ça a été une surprise parce que je m'étais préparé à quelque chose et que ce quelque chose a été décuplé. Je savais que j'allais avoir un gros défi et que ce défi là je savais qu'il fallait que je m'y confronte."

Actuel meilleur passeur de l'OM avec 11 passes décisives délivrées cette saison, et deuxième au classement général de la Ligue juste derrière l'Argentin Lionel Messi, Jonathan Clauss estime "qu'il y a les stats qui parlent" pour lui. "Je suis en progression sur mes trois premières années de Ligue 1, donc forcément sur cet aspect-là, je suis content. Après, il y a eu une période un peu compliquée après la Coupe du monde. J'ai eu un coup de moins bien. Là où je me sens fort, c'est que mentalement, j'ai réussi à me relever. Et dans ces cas-là, moi qui n'ai pas toujours eu confiance en moi, je me suis rendu compte que par mes décisions, par mes prise d'initiative, j'ai réussi à renverser la tendance", a déclaré le joueur âgé de 30 ans. Ce dernier parle toutefois d'une saison "pas totalement aboutie" et espère faire mieux la saison prochaine.

"Je serai là"

Une saison prochaine qu'il devrait effectuer à l'Olympique de Marseille. Sous contrat jusqu'en 2025 avec le club, Jonathan Clauss a révélé en exclusivité dans Europe 1 Sport "n'avoir pas envie de partir cet été". "J'en ai discuté avec tout le monde. Il n'y a pas de raison que je parte. À moins de quelque chose d'extraordinaire, je serai là cet été", a-t-il ensuite assuré. Il espère également évoluer avec d'autres de ses coéquipiers une année supplémentaire.

Pressentis sur le départ en raison de leurs divergences avec l'entraîneur Igor Tudor, les avenirs de Dimitri Payet et encore de Mattéo Guendouzi sont incertains avec l'OM. "J'ai des affinités avec les deux. Aujourd'hui, je n'ai pas de réponse sur l'avenir de chacun. Honnêtement, ça me fait chier puisque c'est deux personnes que j'apprécie énormément sur et en dehors du terrain. Après s'ils doivent partir ailleurs, ce sera malheureux pour nous. Mais s'ils restent, tant mieux pour nous. C'est dur d'anticiper parce que la saison n'est pas finie et parce que le mercato va s'ouvrir et que l'été est long. On connaît tous ce genre d'histoires."

Et si certains joueurs ont des relations quelque peu compliquées avec le coach croate, il n'en est rien pour Jonathan Clauss qui comprend l'exigence demandée par le technicien. "Il est extérieurement comme il est intérieurement. Il ne triche avec personne, il ne se fait pas passer pour quelqu'un qu'il n'est pas. Et c'est dur, c'est strict, mais c'est sa vision des choses. On s'adapte. Alors bien sûr il y a des frictions de temps en temps. Mais bon, on a bien des frictions avec nos parents, alors pourquoi on n'en aurait pas avec un coach ?", s'est interrogé le défenseur avant de poursuivre : "Il est à son image. Mais qu'on aime ou on n'aime pas, il a des résultats aujourd'hui."

Mondial au Qatar : "J'ai été déçu"

Le moment le plus difficile de la saison pour Jonathan Clauss reste sa non-sélection avec les Bleus pour la Coupe du monde au Qatar. Sélectionné à six reprises par Didier Deschamps en amont du Mondial, ce dernier n'a pas été retenu pour la compétition mondiale à l'hiver dernier. Une déception qu'il a un temps voulu dissimuler mais qui finalement l'a rattrapée : "J'ai voulu faire celui qui n'a pas été touché ou en tout cas celui qui réagissait de la meilleure des manières, c'est à dire être bon sur le terrain. Mais je ne l'ai pas été après la Coupe du monde. Je pensais avoir digéré. J'ai été déçu. Je m'attendais à quelque chose et ce quelque chose, je ne l'ai pas eu. Alors évidemment, je m'étais aussi fait à l'idée qu'à un moment donné, je n'y serais peut-être pas. Mais au moment de la décision, c'est sûr que ce n'est pas évident. Et puis après, on reprend, on reprend la saison et je me dis : 'Allez, je vais, je vais de l'avant'. Mais après, ça vous rattrape parce qu'il y a des choses que vous avez l'impression de digérer à l'instant même et qu'en fait, vous mettez un peu plus de temps à digérer", a avoué l'ancien Lensois.

"Un cercle vicieux" duquel le joueur sort petit à petit quelques mois après ce frustrant échec. Il l'avoue, Jonathan Clauss a "dégringolé" mais il est désormais en train de la remonter. "On n'est pas des robots. Les décisions nous impactent. À chaque fois que je me dis je vais à l'entraînement, j'y repense. Ça remue un peu la vase au fond de vous et qui fait que vous marchez dans la boue pendant un certain moment. Mais voilà c'est comme ça." Mais Jonathan Clauss semble désormais avoir tourné la page de cet épisode douloureux. Même s'il garde dans un coin de sa tête l'équipe de France, "il ne fait pas de fixette dessus". "Ce que je veux, c'est être très bon pour mon club. Pour le reste, si ça arrive, c'est magnifique, mais si ça n'arrive pas, c'est pas grave", a conclu l'Olympien avec philosophie.