Une nouvelle saison et de nombreux changements. Le coup d'envoi du championnat 2021 de Formule 1 est donné dimanche, à Bahreïn. Jean Todt a hâte d'y être. Invité d'Europe 1 dimanche, l'emblématique ex-directeur de la Scuderia Ferrari entre 1993 et 2008 et désormais président de la Fédération internationale de l'automobile (FIA) n'a pas caché son envie de voir à nouveau les moteurs vrombir en avalant les pistes des circuits.
Et il faut dire qu'il y a de quoi : entre le retour du double champion du monde Fernando Alonso après deux ans d'absence et les débuts de Mick Schumacher, le fils de Michael, avec Haas-Ferrari, le spectacle est déjà assuré.
Un calendrier bouleversé par le Covid…
Mais si Jean Todt est impatient de voir les bolides sur la grille de départ, c'est aussi parce que l'organisation du championnat a été très compliquée par le coronavirus. "Ça a changé beaucoup de choses pour la planète et plus particulièrement pour la Formule 1. Déjà, comme en 2020, il a fallu réaménager le calendrier "en prenant en compte les contraintes pour voyager", indique-t-il. Raison pour laquelle la saison commence avec le Grand Prix de Bahreïn, et non celui de Melbourne, comme il est de coutume.
Hormis le tracé de Sakhir, toute la première partie de la saison sera tournée vers l'Europe, lieu de résidence de plusieurs écuries. Après le Bahreïn, les pilotes s'affronteront en Italie, au Portugal, en Espagne et à Monaco, avant de partir pour l'Azerbaïdjan. Un programme qui doit permettre de limiter les risques de reports ou d'annulations. Mais en homme d'expérience, Jean Todt n'exclut pas d'être confronté "à des situations où [il] devra faire preuve de beaucoup d'imagination et de créativité".
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… et un plafond budgétaire
Mais les changements ne concernent pas seulement le calendrier. Des nouveautés importantes sont mises en place au cœur même des écuries, notamment au niveau de leur budget. Désormais, chaque équipe devra respecter un plafond budgétaire de 145 millions de dollars. Une volonté de Jean Todt qui juge que "la Formule 1 coûte trop cher". Alors que trois écuries avaient un budget "nettement supérieur" à toutes les autres, cette restriction va s'accentuer au cours des deux prochaines années pour atteindre 135 millions de dollars en 2023.
Une façon de remettre un peu de concurrence dans un sport dominé depuis des années par le tandem Lewis Hamilton-Mercedes ? Le premier cumule six titres de champion du monde depuis son passage sous la bannière allemande en 2013 (2014, 2015, 2017, 2018, 2019, 2020), tandis que la marque allemande a raflé sept titres de constructeur consécutifs, un record.
Pour Jean Todt, la restriction budgétaire n'a pas pour but de mettre à mal ce monopole. Le dirigeant rappelle les ères de domination de Schumarer/Ferrari mais aussi de Sebastian Vettel/Red Bull, pour prouver que la compétition est belle et bien reine en F1.
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Mais s'il argue que la "domination fait partie du sport en général", l'ancien directeur de la Scuderia espère tout de même qu'avec cette restriction budgétaire, "les cartes seront un peu redistribuées". Car les fins de règne sont souvent liées à des changements dans le règlement, pointe-t-il.
Et Jean Todt est très bien placé pour le savoir, puisqu'en 2005 la FIA a interdit les changements de pneus en course. Un nouveau règlement qui intervient après le septième sacre de Michael Schumacher, en 2004, et qui porta préjudice à toute une partie des pilotes, dont le "Baron Rouge", qui ne remporta qu'une seule victoire cette année-là…