L'UEFA a infligé vendredi des sanctions financières limitées à huit clubs européens, dont le Paris Saint-Germain et la Juventus Turin, pour avoir transgressé les règles comptables du fair-play financier, en convenant avec eux d'un plan de redressement sur au moins trois saisons. Le PSG devra s'acquitter de dix millions d'euros, tandis que deux autres clubs français, l'Olympique de Marseille et l'AS Monaco devront régler 300.000 euros chacun, indique l'instance européenne dans un communiqué.
Ces montants sont susceptibles de monter à 65 millions pour le club parisien et à deux millions d'euros pour l'OM et l'ASM s'ils ne respectent pas leurs engagements d'ici la saison 2025/26.
Les huit clubs dans le viseur de l'Instance de contrôle
Les huit formations sanctionnées, qui étaient qualifiées en 2021/22 pour les compétitions européennes et soumises à ce titre au fair-play financier, étaient dans le viseur de l'Instance de contrôle financier des clubs (ICFC) de l'UEFA. L'AS Rome a écopé de cinq millions d'euros d'amende "inconditionnelle", c'est-à-dire indépendante de ses efforts ultérieurs pour assainir les comptes, l'Inter Milan de quatre millions d'euros, la Juventus Turin de 3,5 millions d'euros, l'AC Milan (fraîchement racheté par le fonds américain Redbird) de deux millions d'euros et le club turc du Besiktas de 600.000 euros.
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Si les quatre formations italiennes et le club stambouliote n'atteignent pas les objectifs définis avec l'ICFC, ces montants grimperont à 35 millions d'euros pour l'AS Rome, 26 millions d'euros pour l'Inter Milan, 23 millions d'euros pour la Juve, 15 millions pour les Rossoneri et 4 millions pour Besiktas.
Pas de nouveaux joueurs pour l'AS Rome et l'Inter Milan
La plupart des clubs ont accepté un plan de redressement sur trois saisons qui n'inclut que des engagements comptables, mais l'AS Rome et l'Inter Milan ont opté pour un accord sur quatre saisons, qui leur interdit de surcroît d'enregistrer de nouveaux joueurs pour les compétitions européennes en 2022/23 et 2023/24.
Introduit en 2010 pour assainir le football européen, alors lancé dans une folle course à l'endettement, le fair-play financier interdit aux clubs engagés dans les compétitions continentales de dépasser les 30 millions d'euros de déficit cumulés sur trois saisons - une règle assouplie pour 2020-21 et 2021-22 en raison de la pandémie de Covid-19.
Une vaste refonte du fair-play financier annoncée
Mais l'UEFA a annoncé au printemps une vaste refonte de ce système, destinée à favoriser l'arrivée d'investisseurs tout en limitant l'envol des salaires. Pour cela, l'instance va doubler le déficit admis sur trois ans pour chaque club, et introduit progressivement une forme très atténuée de "plafond salarial", règle chère aux franchises sportives nord-américaines (basket, football américain, hockey), mais qu'il était impossible de transposer à l'identique avec 55 fédérations aux législations distinctes.
Concrètement, les clubs devront limiter les salaires de leurs joueurs et entraîneurs, les indemnités de transfert et les commissions d'agent à 70% de leurs revenus à partir de la saison 2025/2026.