Fifa : qui peut succéder à Sepp Blatter ?

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DAUPHINS - La course à la succession du Suisse, démissionnaire de la présidence de l’instance, est lancée.

Dans les alcôves de la Fifa, les prétendants au trône laissé vacant par Sepp Blatter affûtent leurs crampons. Le Suisse, président de l’instance depuis 1998, a démissionné mardi soir, lançant ainsi la course à sa succession. Michel Platini, le président de l’UEFA, apparaît comme un candidat naturel au poste suprême et compte de nombreux soutiens, à l’image de Frédéric Thiriez, le président de la Ligue de football professionnel, interrogé mercredi matin sur Europe 1. Mais, outre l’ancienne star de l’équipe de France, plusieurs personnalités du football pourraient se présenter elles aussi. Tour d’horizon des candidats potentiels pour cette future élection prévue entre décembre 2015 et mars 2016.

Le favori : Michel Platini
Le président de l’UEFA, longtemps proche de Blatter, est devenu l'un des plus farouches opposants au Suisse. L’ancienne star de l’équipe France avait même appelé publiquement Blatter à démissionner après les révélations de corruption à la Fifa. Avec le départ du Suisse, Michel Platini ne peut plus se cacher et apparaît clairement comme le grand favori à la présidence de l’instance du foot mondial.

L’avis de Pascal Boniface : "Il est favori parce qu’il possède à la fois le prestige de son passé de joueur et celui de président de l’UEFA", explique Pascal Boniface, le directeur de l’IRIS interrogé par Europe 1. "Platini a sonné la charge contre Blatter bien avant que la justice américaine ne le fasse. Ce positionnement d’opposant au Suisse lui donne un sérieux atout." Seule ombre au tableau : les timides soutiens dont il jouit sur les autres continents. "Les Européens le soutiendront, mais les Africains sont plus réticents. Je crois cependant que si il  fait campagne, il pourra lever tous les doutes qui entourent sa candidature".

Les outsiders : le Prince Ali et Michael Van Praag
Le Prince Ali, candidat malheureux à la présidence de la Fifa vendredi dernier, a d’ores et déjà annoncé sa candidature. Le Jordanien avait récolté 73 votes lors du premier tour du premier tour de l’élection au poste suprême, mais avait été battu par Blatter. Le président de la fédération néerlandaise de football, Michael Van Praag, pourrait lui aussi être tenté. Mais les deux hommes devront sans doute s’effacer en cas de candidature de leur allié Michel Platini.

L’avis de Pascal Boniface : "Le Prince Ali, qui a fait campagne sur l’éthique et la transparence, a toutes ses chances si Michel Platini ne se présente pas. Mais si l’ancien joueur des Bleus se présente, il n’a pas intérêt à se porter candidat. Il vaudrait mieux pour lui qu’il forme un ticket avec Platini et qu’il devienne son bras droit. Quant à Van Praag, sa réputation de sérieux pourrait être mise à profit si, là encore, Platini ne se présente pas. Mais il aurait beaucoup de mal à séduire au-delà des Européens."

Les candidatures improbables : Luis Figo et David Ginola
Deux anciens footballeurs de renom pourraient aussi annoncer leur candidature. Mais difficile de voir en Luis Figo et David Ginola de sérieux prétendants à la présidence de la Fifa. L’ancien milieu Portugais s’est dit "disponible" pour rendre le football "plus transparent et démocratique", mais son inexpérience dans les instances est rédhibitoire. Enfin, la candidature de David Ginola a davantage été moquée que prise au sérieux. L’ancien attaquant français s’était présenté lors de la dernière élection, avant de se désister faute de soutiens.

L’avis de Pascal Boniface : "Luis Figo a été un international de haut niveau, il a eu une bonne image, mais il n’a pas exercé de fonction de gestion dans le football. Son CV est un peu faible. David Ginola, lui, est davantage motivé par les contrats de sponsoring que par une réforme d’ensemble du football."