En foot féminin, il y a Lyon et le reste de l’Europe. Depuis 2011, les Lyonnaises règnent presque sans partage sur la Ligue des champions avec cinq titres, dont trois lors des trois dernières éditions. Avec son équipe constellée de stars, l’OL s’avance une nouvelle fois en grandissime favori de la plus prestigieuse finale des coupes européennes, samedi face aux filles du FC Barcelone (coup d’envoi à 18h). Mais les Catalanes, en pleine progression ces dernières années, ont les armes pour faire chuter l’ogre lyonnais.
Lyon avec ses stars, le Barça privé d’un de ses principaux atouts
Sur le papier, l’effectif de l’OL semble nettement mieux armé que celui du Barça. "Nous sommes le favori légitime, logique. Dire le contraire, ce serait mentir", concède l’entraîneur lyonnais Reynald Pedros. L’ancien milieu offensif du FC Nantes peut en effet compter sur de nombreuses joueuses de l’équipe de France, comme la gardienne Sarah Bouhaddi, les défenseures Wendie Renard, Griedge Mbock Bathy, Amel Majri, la milieu de terrain Amandine Henry et les attaquantes Delphine Cascarino et Eugénie Le Sommer, toutes convoquées pour disputer la Coupe du monde dans trois semaines.
En plus de son armada bleu-blanc-rouge, l’OL peut également s’appuyer sur deux des plus grandes stars du foot féminin. L’attaquante norvégienne Ada Hegerberg, vainqueur du premier Ballon d’Or féminin de l’histoire, a été l’une des principales actrices du treizième titre de champion de France d’affilée des "Fenottes", le surnom des Lyonnaises. La numéro 10 Dzsenifer Marozsan, capitaine de l’équipe d’Allemagne, a elle été désignée meilleure joueuse de D1 féminine.
A l’inverse, le FC Barcelone doit déplorer l’absence de la Française Kheira Hamraoui, l’une de ses principales armes offensives. L’ancienne Lyonnaise (2016-2018), suspendue pour un carton rouge reçu en demi-finale retour face au Bayern Munich, avait été décisive en marquant l’unique but à l’aller, en Allemagne. Les Blaugranas pourront tout de même compter sur leur capitaine, l’Espagnole Vicky Losada, et sur la buteuse anglaise Toni Duggan.
Lyon, la force de l'habitude
Côté expérience, la balance penche également en faveur des "Fenottes". L’emblématique capitaine lyonnaise Wendie Renard et la gardienne Sarah Bouhaddi disputeront samedi leur huitième finale de Ligue des champions (en à peine dix ans !), un record. "C'est tout à fait incroyable. Nous en avons gagné cinq, nous souhaitons évidemment gagner la sixième", espère le président Jean-Michel Aulas.
Les Barcelonaises, qui ont terminé deuxième du championnat espagnol derrière l’Atlético de Madrid, sont au contraire novices à ce stade de la compétition. Mais la section féminine du Barça, qui n’est passée professionnelle qu’en 2015, a connu une ascension spectaculaire ces dernières années. Les Lyonnaises avaient d'ailleurs difficilement éliminé les Catalanes l’an passé en quarts de finale, avec des victoires 2-1 et 1-0. Cette saison, les filles du Barça ont éliminé en demi-finales le Bayern Munich (1-0, 1-0), autre puissance montante du foot féminin. "Barcelone a un jeu très technique, de possession, de passes", prévient Reynald Pedros, qui anticipe une opposition relevée.
En finale, la tâche n'a jamais été simple
Si les Lyonnaises et leur plus gros budget d’Europe (7 millions d’euros, le double du Barça) ont les faveurs des pronostics, elles ont dû ardemment batailler lors des trois dernières finales de Ligue des champions. Les "Fenottes" s’étaient imposés aux tirs au but en 2016 contre Wolfsburg (1-1, 4 t.a.b. à 3), en 2017 contre le PSG (0-0, 7 t.a.b. à 6), et en prolongation l’an passé, encore une fois contre Wolfsburg (4-1 a.p.). "Le jour J, il faudra tout donner", prophétise Sarah Bouhaddi. Car le Barça, en cas de victoire, pourrait devenir le premier club à remporter la Ligue des champions à la fois chez les filles et chez les garçons. Et sortir la section féminine de l’ombre écrasante de Lionel Messi et compagnie.