Foot : le divorce entre Dembélé et le FC Barcelone, c'est uniquement une question d'argent

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Virginie Phulpin
Depuis six mois, le FC Barcelone et le champion du monde français Ousmane Dembélé ont entamé des négociations autour d'une éventuelle prolongation de contrat. Faute d'accord trouvé entre les parties, le club demande désormais au joueur de partir avant la fin du mercato, le 31 janvier. Une situation qu'analyse vendredi sur Europe 1 l'éditorialiste sport Virginie Phulpin.
EDITO

Les divorces houleux, ça existe aussi dans le football. C’est ce qui se passe en ce moment entre le FC Barcelone et le champion du monde français Ousmane Dembélé. Il y a des torts des deux côtés, mais le club catalan perd un peu les pédales dans cette histoire. L'éditorialiste sport Virginie Phulpin nous livre son analyse.

Le football pas exempté du droit du Travail

"On a passé l’âge des histoires binaires de gentils et de méchants. Et pourtant, le FC Barcelone se drape dans ses certitudes de grand club pour se donner le beau rôle et accuser Ousmane Dembélé de tous les maux. C’est un peu paresseux comme scénario pour le dernier épisode d’un feuilleton qui dure depuis 6 mois. Oui, ça fait 6 mois que le club et l’entourage du joueur ont entamé des négociations pour une éventuelle prolongation de contrat. Un contrat qui arrive à échéance au mois de juin. Et comme les discussions n’ont pas abouti, le Barça s’est fâché tout rouge jeudi.

Puisque c’est comme ça, terminé. Ousmane Dembélé doit partir, il faut qu’il s’en aille maintenant, le plus vite possible, avant la fin du mercato d’hiver le 31 janvier. Sinon, de toute façon, il ne jouera plus. Tac ! Il ne fallait pas demander toujours plus à chaque proposition du club. Oui, mais rien n’oblige Ousmane Dembélé à s’en aller maintenant. Il y a quelque chose qui s’appelle le droit du Travail. Et le football n’est pas un monde à part. Vous, moi, si nous avons un CDD de six mois, notre employeur ne peut pas nous dire stop au bout de 3 mois sans qu’il y ait une faute. Or, le syndicat espagnol des joueurs a rappelé jeudi que le fait de ne pas parvenir à un accord sur une prolongation de contrat ne consistait en aucun cas un manquement au travail.

Le FC Barcelone, d'abord motivé par la question financière

Que le FC Barcelone n’essaie pas de nous faire prendre des vessies pour des lanternes en nous parlant d’amour du maillot et de respect de l’institution. Si Ousmane Dembélé attend le mois de juin pour quitter le Barça, il partira libre. C’est-à-dire que le FC Barcelone ne recevra rien de la part du club qui engagera le joueur. Je comprends que les Catalans veuillent éviter ça à tout prix, surtout avec leurs caisses vides. Mais ils ont fait à peu près n’importe quoi depuis plusieurs années sur le plan du recrutement et de la gestion financière. Et Ousmane Dembélé n’a pas à payer pour tout ça.

Alors attention, il y a des choses à reprocher au joueur. Il le reconnaît lui-même. Une hygiène de vie pas forcément très compatible avec le sport de haut niveau, des retards à l’entraînement, et surtout depuis qu’il est arrivé au Barça en septembre 2017, il a joué 129 matchs sur les 248 disputés par son équipe. La moitié en gros. Pour un transfert de 135 millions d’euros à l’époque, ça fait juste, on est bien d’accord. Pas franchement le moment pour son agent de montrer les muscles et d’être trop gourmand dans les négociations. Mais il y a des torts partagés dans cette affaire, pas un méchant joueur face à un gentil club.