Le Qatar réalise le plus bel exploit de son histoire. Le petit état du golfe persique a créé la sensation en remportant vendredi sa première Coupe d'Asie, un peu plus de trois ans et demi avant d'accueillir la Coupe du monde. Les Qataris ont battu en finale le Japon (3-1), huitième de finaliste du dernier Mondial, à Abou Dhabi. Le Qatar a rapidement pris les devants en première période, grâce à Ali Almoez (12e) et Abdulaziz Hatim (27e). Les Japonais ont repris espoir en seconde période sur un but de Takumi Minamino (69e), mais Akram Afif a clos les débats sur penalty à dix minutes de la fin.
Une revanche sur ses rivaux du Golfe. Avec 19 buts marqués et un seul encaissé en sept matches, les Qataris, qui disputaient aussi leur première finale, ont survolé le tournoi. Ils succèdent à l'Australie, vainqueur en 2015. Cette victoire n'est pas uniquement sportive pour le Qatar mais prend la forme d'une revanche face à ses rivaux de la région du Golfe, Arabie saoudite, Emirats arabes unis, Bahreïn et Egypte, qui lui imposent un isolement diplomatique et économique depuis juin 2017. En cause : les liens supposés du Qatar avec des mouvements extrémistes et son rapprochement avec le rival régional de Ryad, l'Iran.
Le Qatar s'affirme avant "son" Mondial. Ce succès représente également l'aboutissement d'années d'investissement dans un projet à long terme pour le Qatar, qui a depuis longtemps choisi le sport en général et le football en particulier pour peser sur la scène internationale. Ce succès trouve son origine dans la fameuse académie Aspire de Doha, créée en 2004 pour faire éclore des talents qataris jouant dans le championnat national. Le pays était également allé chercher Felix Sanchez, débauché de l'académie du Barça en 2006, pour prendre la tête de la sélection. Stratégie enfin payante pour le petit émirat du Golfe, qu'il faudra prendre au sérieux lors de "son" Mondial en 2022.