La saison 2021-2022 s'achève de la pire des manières dans les stades de l'hexagone. Après les débordements qui ont émaillé la finale de la Ligue des champions samedi soir au Stade de France, c'est à Saint-Etienne que des violences ont éclaté dimanche soir après la relégation des Verts en Ligue 2. Des centaines de supporters ont envahi la pelouse juste après la séance de tirs au but remportée par Auxerre qui décroche donc son billet pour la Ligue 1.
Scène surréaliste à l'issue de #ASSEAJA !
— beIN SPORTS (@beinsports_FR) May 29, 2022
Juste après le but de la montée pour l'AJ Auxerre, des "supporters" font irruption sur le terrain et lancent pétards et fumigènes... pic.twitter.com/YFsf2wqfWG
Furieux, plusieurs fans stéphanois ont commencé à lancer des dizaines de fumigènes sur la pelouse alors que les joueurs n'étaient pas encore rentrés dans leurs vestiaires. Les CRS ont fini par intervenir en faisant usage de gaz lacrymogène pour disperser la foule. Ce lundi matin, après la descente de l'ASSE en Ligue 2, la ville de Saint-Etienne se réveille avec la gueule de bois. Mais ce sont bien ces violences survenues immédiatement après le dernier tir au but victorieux des Auxerrois qui déclenchent le plus de maux de tête.
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Le maire de Saint-Étienne dépité par la situation
Le maire de Saint-Étienne, Gael Perdriau, un pur Stéphanois, élevé dans la culture et l'amour des Verts, n'admet ni la réaction des supporters, ni l'amateurisme des dirigeants du club, qui ont failli à organiser la sécurité. "Comment peut-on entrer dans un stade avec des bombes agricoles, avec des fumigènes alors que c'est interdit. Il me semblait que les fouilles étaient systématiques et obligatoires à l'entrée du stade. Donc ça suffit. Tout ce qui se passe dans le stade et pour l'accès au stade est de la responsabilité du club. C'est très facile de savoir qui est responsable de quoi. Et donc il faut que chacun assume ses responsabilités là où elles sont", explique-t-il.
Ces tirs de feux d'artifice et cet envahissement du terrain laissent de nombreux supporters pantois. "C'est catastrophique. Moi, j'étais dans les tribunes, j'étais juste derrière les joueurs ou il y avait les CRS. Donc je me suis pris un projectile, j'ai encore la marque ici. Donc non, il ne faut pas le tolérer. On est réputé pour être des supporters hors norme, comme Lens ou l'OM par exemple. Mais là, ce n'est pas tolérable. Après, je peux comprendre la frustration de cette saison mais que ça aille aussi loin, non. Il y avait des enfants, des personnes âgées. On ne peut pas réagir comme ça", estime Nicolas au micro d'Europe 1.
Un grand ménage à la tête du club ?
Alice partage ce sentiment de dégoût. "C'est déplorable de se battre comme ça, c'est horrible. Moi je trouve qu'on ne doit pas se battre dans un sport. On ne leur fera pas de mal de les envoyer un peu dans les hôpitaux voir ce qu'il se passe. Non, c'est déplorable". La condamnation des violences est quasi-unanime même s'il subsiste un sentiment de grand ras le bol chez les supporters après cette saison chaotique. Certains, comme Mathieu, souhaitent que cette relégation en Ligue 2 permette de faire un grand ménage à la tête du club et d'entraîner le départ de Roland Romeyer et Bernard Caïazzo, les deux co-président de l'ASSE.
"On espère qu'ils vont partir et qu'on puisse passer à autre chose. Ils ont fait pas mal de bêtises depuis qu'ils y sont. Vu le nombre de joueurs qu'ils ont vendu et vu l'argent qu'il y a au club, on peut se poser la question 'où est passé l'argent' ? On parle d'un milliardaire américain. Pour le coup, tout mais plus Romeyer, Caïazzo", clame Mathieu. Les deux hommes, plus que jamais sur la sellette, ont promis dimanche juste après la fin du match, qu'une annonce très importante pour l'avenir du club serait faite dans les prochains jours. Ce pourrait être effectivement une vente de l'AS Saint-Etienne.