Pour la première fois de l'histoire, une femme va arbitrer une rencontre de Ligue 1. Stéphanie Frappart, 35 ans, a été désignée pour officier lors de la rencontre entre Amiens et Strasbourg, dimanche. Peu connue du grand public, elle est pourtant déjà sous les feux des projecteurs depuis près de cinq ans. "Elle a toute sa place dans le football masculin professionnel", souligne d'ailleurs Pascal Garibian, patron de l'arbitrage français, chez Matthieu Belliard. Europe 1 dresse le portrait de Stéphanie Frappart.
Arbitre en Ligue 2 depuis 2014
Dimanche, elle arbitrera pour la première fois en Ligue 1. Mais Stéphanie Frappart ne découvrira pas le monde professionnel pour autant. Depuis bientôt cinq saisons, elle officie lors de nombreux matches de Ligue 2, en tant qu'arbitre centrale. Au départ, la voir au sifflet sortait de l'ordinaire, mais c'est désormais un classique. Cette saison, elle a déjà arbitré quatorze rencontres de Ligue 2. Depuis un fameux Niort-Brest d'août 2014, sa présence ne surprend plus. Respectée, elle va désormais connaître la Ligue 1, largement plus médiatisée que la division inférieure.
Pas la première femme en Ligue 1
Pionnière au sifflet, Stéphanie Frappart ne sera cependant pas la première femme à arborer la tunique d'arbitre sur les pelouses de Ligue 1. En 1996, Nelly Viennot a officié en tant qu'arbitre assistante lors d'un match de première division. En 2000, lors du derby entre Strasbourg et Metz, elle reçoit un pétard sur le bord de la pelouse, en provenances des tribunes strasbourgeoises, et est évacuée sur civière. Le match, arrêté, sera finalement perdu 3-0 par Strasbourg, sur tapis vert, avant d'être finalement rejoué à huis clos, puis perdu par Strasbourg (1-0). Cet incident ne l'empêchera pas de poursuivre une longue carrière sur la touche, terminée en 2007, après plus de dix ans dans l'élite.
Au sifflet lors de la Coupe du monde féminine 2019
Sous les feux des projecteurs dimanche, Stéphanie Frappart n'a pas fini de faire parler d'elle. Cet été, lors de la Coupe du monde féminine 2019, qui se déroulera en France, elle sera également arbitre centrale. "L'assistance vidéo à l'arbitrage (VAR, ndlr) sera présente lors de la Coupe du monde. L'objectif c'est de la préparer à cette compétition de haut niveau avec cet outil", indique Pascal Garibian au micro d'Europe 1. L'été dernier, elle avait arbitré la finale de la Coupe du monde féminine des moins de 20 ans, en Bretagne.
Elle travaille trois jours par semaine
Dans une interview donnée à l'AFP, Pascal Garibian, le patron des arbitres, avait expliqué que Stéphanie Frappart était la seule femme à pouvoir vivre de ses fonctions d'arbitre, dans "une sorte de semi-professionnalisme avec un fixe mensuel et des indemnités de matches". Toujours selon l'AFP, l'arbitre de 35 ans travaille tout de même encore trois jours par semaine, en tant que responsable du service des activités au sein de la Fédération sportive et gymnique du travail.
Arbitre vidéo en Ligue 1, arbitre centrale en Coupe de France
Pour la première fois, Stéphanie Frappart sera arbitre principale en Ligue 1. Mais les rencontres de l'élite, elle connait déjà. À huit reprises cette saison, elle a été désignée arbitre vidéo, et officiait dans le car régie. Ce ne sera pas non plus la première fois que Stéphanie Frappart arbitrera des joueurs de l'élite. En janvier dernier, en Coupe de France, elle avait arbitré le 32ème de finale de l'AS Saint-Etienne, en déplacement chez un club amateur, l'Olympique de Strasbourg (6-0). La retrouver arbitre centrale d'une rencontre de Ligue 1 relevait alors de la suite logique. C'est désormais chose faite.