Les propriétaires américains du club anglais de Manchester United ont annoncé mardi soir qu’ils étaient ouverts à une vente du club, qui peine à retrouver son lustre d’antan. Une annonce qui n'aurait aucun lien avec les déboires de l'affaire Ronaldo. Ce dernier va d'ailleurs quitter le club après les diverses polémiques.
"Le conseil d'administration envisagera toutes les alternatives stratégiques, y compris un nouvel investissement dans le club, une vente ou d'autres transactions impliquant la société", ont annoncé les Red Devils dans un communiqué.
Plus-value phénoménale
Si la famille Glazer, propriétaire également de l'équipe de football américain des Tampa Bay Buccaneers, décide de vendre l'un des clubs de football les plus connus de la planète, elle réaliserait une plus-value phénoménale après l'avoir acheté pour 790 millions de livres en 2005, largement par endettement.
Le milliardaire britannique Jim Ratcliffe, fan autoproclamé de Manchester United, est cité en tête des candidats potentiels au rachat d'un club qui a perdu de sa superbe sur les terrains ces dernières saisons et qui est dépassé par Liverpool et Manchester City, en termes de titres remportés et aussi d'infrastructures, dont le stade.
Ratcliffe, propriétaire du groupe de chimie Ineos qui contrôle le club français de Nice, a déjà déclaré son intérêt pour Manchester United, après avoir échoué à mettre la main sur Chelsea cédé en mai à un consortium américain pour 4,25 milliards de livres, un record.
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"Secteur qui coûte cher"
"On peut aussi imaginer que des milliardaires en Asie du Sud-Est, de la Malaisie à l'Indonésie, où United a beaucoup de supporters, seraient intéressés. Ou alors un consortium d'investisseurs américains", juge Simon Chadwick, professeur d'économie et géopolitique du sport à SKEMA Business School.
Selon lui, la famille Glazer pourrait avoir décidé de vendre, car elle estime que la valeur du club a atteint son pic après l'échec du projet mort-né de Super Ligue lancé au printemps 2021 par douze grands noms du football européen, dont Manchester United, de concurrencer la Ligue des champions avec un tournoi fermé, plus rémunérateur.
"Les discussions sur la Super Ligue vont continuer, jusqu'à ce que ça finisse ou pas par marcher, mais les temps, quoiqu'il en soit, sont difficiles et le football est un secteur qui coûte cher", poursuit M. Chadwick.
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Besoin d'"investissements massifs"
Autre argument en faveur d'une vente, Old Trafford, l'emblématique stade de Manchester United, a besoin d'"investissements massifs", rappelle Simon Chadwick. "On a vu que le Real Madrid et le FC Barcelone ont pris des mesures pour moderniser leur stade et en Angleterre, on a l'exemple de Tottenham qui (grâce à son stade) a accru ses recettes en organisant des matches du championnat de football américain NFL".
Même si son dernier titre de champion d'Angleterre remonte à 2013, même si son joueur-vedette Cristiano Ronaldo a été prié mardi en plein Mondial de chercher un nouvel employeur après ses critiques virulentes de son entraîneur Erik ten Hag et des Glazer, Manchester United fait encore rêver.
Le club, coté à la bourse de New York, est estimé à 2,5 milliards de dollars en bourse, mais devrait être en mesure de générer une vente bien plus importante.