"375.000 euros par mois de bonus pour saluer et remercier les supporters." Voilà ce qu’on peut entendre dans le reportage d’"Envoyé Spécial", jeudi soir, sur le Paris Saint-Germain et les révélations de Football Leaks. Ce montant, destiné au Brésilien Neymar, a surpris et même choqué certains. Pourtant, ce type de rémunération est monnaie-courante dans le monde du foot.
La prime, partie intégrante du salaire. La prime d’éthique n’est en fait pas un bonus mais une sorte de malus infligé au joueur, "intégré au salaire mensuel", explique-t-on au Paris Saint-Germain, à Europe 1. Tous les autres joueurs, comme le révèle le reportage, ont une prime d’éthique selon leur standing. Cela peut aller de "33.000 euros à 375.000 euros" donc pour la star brésilienne. Ce que confirme le club de la capitale. Mais il ne suffit pas d’applaudir les supporters pour percevoir l’intégralité de cette prime.
Si je peux me permettre... ce montant s'appelle "prime éthique" et comprend un tas d'obligations du joueur envers le club et ses supporters ainsi qu'envers le joueur lui-même (professionnalisme, respect d'autrui, etc.) On est très loin d'une prime d'applaudissements... #fakebuzz
— Thomas Meunier (@ThomMills) 10 novembre 2018
Respecter 12 règles. Les joueurs doivent respecter 12 règles au total. Le comportement "envers ses coéquipiers, adversaires", la "ponctualité et l’assiduité" aux entraînements ou encore le "respect des engagements des joueurs envers les médias", autant de points que le joueur du Paris Saint-Germain doit respecter pour espérer toucher, chaque mois, l’intégralité de sa prime. Et donc le bon comportement vis-à-vis des supporters.
Le club précise à Europe 1 "qu’aucun joueur n’a jamais été pénalisé pour ne pas avoir applaudi les supporters" en fin de rencontre. Quand bien même Neymar ou d’autres rechignaient à venir aux abords des tribunes Boulogne ou Auteuil au coup de sifflet final.
Paris est-il le seul à appliquer une prime d’éthique ? Non. D’autres clubs, de tous niveaux, l’appliquent. C’est le cas par exemple à Lyon. A l’époque où ils portaient le maillot lyonnais, Mathieu Valbuena et Alexandre Lacazette avaient respectivement une prime d’éthique de 30.000 et 20.000 euros mensuels.
Au Clermont Foot, en Ligue 2, on utilise également ce procédé. "La prime d’éthique, c’est 2% du salaire mensuel, et c’est inclus dans le salaire", explique à Europe 1 le président clermontois Claude Michy, qui donne cet exemple : "Un joueur, très charmant au demeurant, a pris un carton jaune et s’est ensuite battu sur le terrain. He bien, je lui ai retiré sa prime d’éthique sur la saison entière."
Aurier et Verratti se sont vus retirer leur prime d’éthique. Dans un passé plus ou moins proche, le Paris Saint-Germain a retiré la prime d’éthique à certains de ces joueurs, comme Serge Aurier lors de "l’affaire Periscope", ou plus récemment à Marco Verratti qui avait été contrôlé avec un taux d’alcoolémie au-dessus de la limite autorisé. Le club indique que le montant est d’ailleurs "reversé à la fondation PSG".
Seule différence, de taille, les montants. Ils ne sont bien évidemment par les mêmes, "c’est proportionnel au talent", confie dans un sourire le patron du 9e de Ligue 2. "Mais c’est le meilleur moyen de sensibiliser les joueurs sur le respect des règles. Pour qu’ils comprennent, il faut toucher à leur porte-monnaie. Quand on franchit la ligne jaune, il faut punir. On ne punit plus, il y a un laisser-aller dans notre société." A Paris, Clermont ou dans d’autres clubs, la prime d’éthique est donc le moyen le plus efficace pour que les joueurs respectent les règles préétablies par le club.