Le foot français continue de s'agiter (et de se déchirer) en coulisses. L'assemblée générale de la Ligue de football professionnel (LFP) a adopté de justesse mercredi le principe d'une Ligue 2 élargie de 20 à 22 équipes la saison prochaine. Cette option, qui a encore une fois été prise dans la difficulté, doit permettre à Orléans et Le Mans, les deux derniers de L2 au moment de l'interruption de la saison, d'éviter la relégation.
Mais la décision doit encore être validée par la Fédération française de football. Sachant que Noël Le Graët, le patron de la FFF, a martelé depuis plusieurs semaine son souhait de conserver des promotions et des relégations à tous les niveaux, le foot français pourrait bien, encore une fois, s'offrir des débats houleux dans les prochains jours.
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La FFF pourrait refuser de valider cette décision
Signe de la tension extrême qui règne dans la "famille" du foot tricolore : cette réforme n'a été votée qu'à 57% des voix par l'assemblée générale de la LFP, selon une source proche des délibérations. Cette décision vient en tout cas au secours des Orléanais et des Manceaux, les deux derniers de L2 au moment de l'interruption de la saison prononcée fin avril en raison de la pandémie de coronavirus. Mais elle aura sans doute nombre de détracteurs, au premier rang desquels Noël Le Gräet.
L'intraitable patron de la Fédération française (FFF) a en effet martelé plusieurs fois ces dernières semaines qu'il souhaitait de la cohérence entre le monde professionnel et le monde amateur, où des promotions et relégations ont été maintenues à tous les niveaux. Selon nos informations, le Breton, invité à l'assemblée générale de la LFP, ne s’est pas prononcé pendant le vote. Il le fera lors du prochain comité exécutif de la FFF, qui doit absolument valider cette décision pour qu’elle soit entérinée.
Et elle dispose du dernier mot : lors de son prochain comité exécutif, dont la date reste à fixer, elle peut tout à fait refuser de valider la décision de la LFP, quand bien même la convention qui la lie avec la Ligue autorise une deuxième division avec jusqu'à "vingt-deux clubs au plus".
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Les droits télé, l'autre pomme de discorde
Ce choix d'élargir la L2 à 22 équipes a en tout suscité la colère d'Amiens et de Toulouse, les deux clubs relégués de Ligue 1, qui crient plus que jamais à l'injustice. Outre les promotions et les relégations, d'autres dossiers promettent de nouvelles bisbilles dans les prochains jours, au sein d'un foot français qui n'en finit plus de s'écharper.
Après les querelles relatives à l'arrêt de la saison, de profonds désaccords entre clubs de Ligue 1 et Ligue 2 sur la répartition des droits télévisuels ont aussi émergé. Avec l’arrivée du nouveau diffuseur, l’Espagnol Mediapro, les clubs de Ligue 2 réclament leur part du gâteau : 13 % du montant des droits, soit 160 millions d’euros. Les modalités du prêt de 224,5 millions d'euros garanti par l’État pour venir en aide au foot pro, autre dossier sensible, sera aussi sur la table.