Des mesures anti-violences très attendues dans le milieu de football. La goutte d'eau a été l'agression de Dimitri Payet et le fiasco de la rencontre OL-OM avec un cafouillage sur la prise de décision et sur la décision d'arrêter ou pas la rencontre. Jeudi matin, le gouvernement a décidé qu'un match sera désormais systématiquement et définitivement arrêté lorsqu'un joueur ou un arbitre sera blessé par un projectile. Pour un événement moins grave, mais problématique, une cellule de crise devra statuer dans les 30 minutes sur la tenue ou non du match. Une celle qui sera composé des officiels, des arbitres, des représentants des pouvoirs publics, mais plus des présidents de clubs pour cause de conflit d'intérêts, comme à Lyon il y a un mois.
Bouteilles en plastiques interdites dès juillet 2022
Autre mesure : les bouteilles en plastiques seront interdites dans les stades dès l'été prochain. Des gobelets jetables et recyclables, puis des fontaines à eau vont progressivement les remplacer. Les clubs devront également installer des dispositifs de sécurité à leur charge : à la fois anti-projection avec des filets amovibles pour contrer les éventuels projectiles, mais aussi anti-intrusion avec des élastiques pour empêcher les envahissements de terrain. La philosophie d'ensemble, c'est de cibler les comportements individuels et d'arrêter de punir 50.000 personnes. Il y a actuellement 104 personnes interdites de stade en France. Ce n'est pas beaucoup, mais il pourrait y en avoir beaucoup plus très bientôt si les incidents se poursuivent. On va notamment vers une billetterie nominative.
Sylvain Kastendeuch, coprésident de l’union nationale des footballeurs professionnels et ancien joueur souligne une mobilisation étatique inédite : "Quand trois ministres, celui de l'Intérieur, le garde des Sceaux et le ministre des Sports s'emparent d'un sujet, c'est plutôt qu'ils veulent le traiter à la fois sérieusement et avec toute la responsabilité nécessaire." Selon lui, ces mesures devraient "sécuriser davantage les joueurs et les arbitres", c'est d'ailleurs "l'objectif principal : éviter que des acteurs sur le terrain soient victimes de gestes aussi malveillants".
L'envie de retrouver des terrains apaisés
A-t-il observé une évolution des mentalités chez les supporters ? Pas si simple de trancher selon l'ancien libéro. "Je ne sais pas si c'est l'évolution de la société qui fait que par moments en tout cas, certains individus arrivent à extérioriser leur frustration." Il est persuadé que "la prise en compte par les pouvoirs publics et sportifs de ces incidents-là va faire en sorte que ces incidents maintenant disparaissent et qu'on trouve les solutions". Surtout, Sylvain Kastendeuch "pense qu'on arrivera à nouveau à aller dans des stades sans vivre de tels moments".