L'État s'apprête à vendre près d'un quart du capital de l'AS Saint-Etienne (L2) qu'il détient depuis la confiscation de parts sociales détenues par un homme d'affaires condamné pour escroquerie, a-t-on appris de sources officielles. "Cette situation était atypique, ce sont les seules actions d'un club de sport professionnel que l'on détienne actuellement et l'Agence de gestion et de recouvrement des avoirs saisis et confisqués (Agrasc) n'a pas vocation à gérer un club de football", a déclaré jeudi à l'AFP son directeur général, Nicolas Bessone.
Un décret publié au Journal Officiel mercredi officialise la prochaine "cession par l'État de 1.112 parts sociales de la société Croissance Foot Sarl, représentant environ 49,4% du capital de cette société". L'opération qui devrait être effective courant octobre, valide un protocole de cession conclu début août entre l'agence de l'État et Roland Romeyer, un des deux principaux actionnaires du club stéphanois, via Croissance Foot. Elle s'effectuera à un prix de 2,2 millions d'euros, avec une éventuelle part variable de 30% des sommes perçues par Croissance Foot au-delà de 5 millions d'euros en cas de cession ultérieure de l'ASSE.
1.113 parts sociales détenues par un entrepreneur stéphanois
"Cette transaction préserve les intérêts financiers de l'État ainsi que ceux du club historique qu'est l'AS Saint-Etienne, tout en étant de nature à en faciliter la cession souhaitée par ses actuels actionnaires", ajoute Nicolas Bessone. Croissance Foot détient 44% du club stéphanois, autant que Cesse Foot, la société du président du conseil de surveillance du club, Bernard Caïazzo. La moitié de ses actions (soit indirectement 22% du capital du club) ont été confisquées par l'État en 2016, soit les 1.113 parts sociales détenues par Adao Carvalho, un entrepreneur stéphanois condamné et incarcéré pour "recel de blanchiment d'abus de biens sociaux".
À l'issue de la transaction, l'État conservera une action de Croissance Foot afin d'avoir un droit de regard sur l'opération de revente du club stéphanois annoncée depuis plusieurs années, a précisé à l'AFP une source proche du dossier. Plusieurs acheteurs potentiels se sont désistés ces dernières années et le conflit autour des parts saisies a parfois été avancé comme hypothèse de leur friosité.