A l’ombre du Vésuve endormi, un autre volcan se réveille à Naples toutes les deux semaines, et même certaines fois les mardis ou mercredis : le stadio San Paolo. Ce mardi soir, c'est le PSG qui va devoir s'y plonger, lors de la 4e journée de Ligue des champions. C’est l’une des stades les plus réputés de la botte italienne. Non pas pour sa modernité, mais pour son ambiance incroyable.
Un stade vétuste... De l’extérieur, le San Paolo est une sorte d’ovale à l’armature guère rassurante. On aperçoit même certains trous dû à des sièges cassés. Le spectateur se retrouve face au vide. L’intérieur n’est pas mieux. Dans les entrailles du San Paolo, il suffit de longer quelques mètres la coursive qui mène à la salle de presse, aux vestiaires, puis au terrain, le constat est le même : le stade tombe en ruine. Pas étonnant que la mairie de Naples, propriétaire du San Paolo, parle de "porcherie" pour évoquer son stade.
https://twitter.com/JulienFroment/status/1059472958689890305Un stade désuet, vieux, abîmé, avec une piste d'athlétisme goudronnée et des entrailles d'un autre temps. Mais c'est ce qui fait son charme. Demain soir, il y aura 50 000 personnes. Et une ambiance volcanique. #NAPPSG@Europe1@Europe1Sport#Europe1pic.twitter.com/XFy1eZwHiX
— Julien Froment (@JulienFroment) 5 novembre 2018
Les murs se désagrègent, des gravas jonchent le sol. La piste d’athlétisme a été quant à elle recouverte par du bitume. Quant aux sièges en plastique rouge, ils ont aussi mal vieilli que le stade. "On est très loin des hospitalités Ligue des champions", souffle d’ailleurs un dirigeant du Paris Saint-Germain. L’UEFA a d’ailleurs accordé pour cette saison une dérogation à Naples, son stade étant noté 3 étoiles sur 5 possibles. Mais une rénovation et un meilleur accueil ont été ordonnés au club par l‘instance européenne.
... Mais un lieu "magique". Un stade qui fleure bon les années 80, le "football d’avant" où les capacités effectives des enceintes étaient souvent dépassées, en dépit du bon sens. Pas de risque cette fois-ci, le San Paolo a été limité à 60.000 places, et il y aura environ 50.000 tifosi mardi soir, donc 2.000 supporters parisiens. Malgré tous ses défauts structurels, l’enceinte napolitaine dégage quelque chose de spécial. Le journaliste italien de la chaîne napolitaine Canal 21 Peppe Iannicelli l’admet volontiers à Europe 1 que "Le San Paolo, ce n’est pas le Parc des Princes (rires)", ajoutant : "Il est un peu… abîmé. Mais c’est un lieu magique, c’était le stade de Diego Armando Maradona (il a joué à Naples de 1984 à 1991, ndlr), l’ambiance est fantastique. Vous verrez ce soir quand il y aura l’hymne de la Champion’s."
Un Napolitain filme la clameur du stade lors de l’hymne de la Ligue des champions :
"Si tu prends un but, c’est la guerre". Un stade qui peut galvaniser son équipe, mais qui peut aussi donner des sueurs froides à l’équipe adverse. Il n’est pas rare que les ultras napolitains réservent un accueil "musclé", à base de jet de bouteilles remplies d’urine. Même si cela semble réserver plutôt à des rivaux comme la Juventus Turin…
Certains joueurs connaissent déjà le San Paolo, à commencer par Gianluigi Buffon. Que ce soit avec Parme ou la Juve, "Gigi" est venu à maintes et maintes reprises en Campanie. "C’est très difficile de gagner ici car c’est un stade très chaud", confirme en conférence de presse le portier parisien de retour au pays. "L’ambiance est très compliquée car il y, entre l’équipe et les supporters, un bon feeling (sic)."
Outre Buffon, le capitaine du PSG Thiago Silva a également étrenné ses crampons dans l’enceinte des Azzurri avec le Milan AC. "Je ne crois pas avoir déjà gagné ici", confie "O Monstro" à Europe 1. "C’est très difficile de jouer là-bas. Ce n’est jamais fini. Si par exemple tu mènes 2-0 et qu’ils marquent, c’est la guerre." Paris est prévenu, il faudra obligatoirement dompter le deuxième volcan de la ville, pour rester en vie dans la Ligue des champions.