Football : nouvelle rétrogradation pour Bordeaux, en quatrième division

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avec AFP // Crédit photo : Philippe LOPEZ / AFP
Après avoir été rétrogradé une première fois pour ses difficultés financières et abandonné son statut professionnel, les Girondins de Bordeaux ont été rétrogradés administrativement d'un échelon supplémentaire, en National 2 par la DNCG. L'avenir des salariés du club est plus qu'incertain.  

La dégringolade n'en finit plus pour les Girondins de Bordeaux : les sextuples champions de France, placés mardi en redressement judiciaire, ont été rétrogradés administrativement d'un échelon supplémentaire, en National 2 (4e division), jeudi par la Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG) fédérale. Le club d'Alain Giresse, Jean Tigana, Zinédine Zidane ou Yoann Gourcuff, 12e de la saison écoulée en Ligue 2, avait déjà été rétrogradé en National (3e div.) en raison de ses difficultés financières par la DNCG de la Ligue de football professionnel (LFP) le 9 juillet.

Il avait renoncé à faire appel après l'échec de son rachat par un groupe américain, puis abandonné son statut professionnel pour alléger sa masse salariale avec le départ de ses joueurs sous contrat et la dissolution de son réputé centre de formation. Il espérait toutefois pouvoir repartir en National, après la décision mardi du tribunal de commerce, notamment destinée à "permettre une saison en N1 amateur" du club, selon le délibéré prononcé à l'audience.

La DNCG fédérale a néanmoins appliqué les règlements. Celui de la LFP prévoit ainsi qu'un club en redressement judiciaire soit "rétrogradé dans la division immédiatement inférieure à celle pour laquelle il aurait été sportivement qualifié la saison suivante".

 

Un appel auprès de la DNCG amateur encore possible, au risque d'une sanction plus lourde

Si les Girondins acceptent cette décision, elle n'aura pas besoin d'être entérinée par le comité exécutif de la FFF, a-t-on précisé à la Fédération. Ils peuvent néanmoins encore faire appel auprès de la DNCG amateure, au risque de s'exposer à une sanction plus lourde, voire solliciter en dernier recours une conciliation devant le Comité olympique national et sportif français (CNOSF).

Mais le championnat de National 2 reprend le 16 août et après la résiliation de nombreux contrats, seulement douze jeunes ont participé mercredi à l'entraînement, dirigé par l'entraîneur de la Réserve Erwann Lannuzel après le départ du technicien espagnol Albert Riera, selon le quotidien Sud-Ouest.

Contacté par l'AFP, le club racheté en 2021 par Gérard Lopez n'a pas répondu dans l'immédiat. En gelant les dettes, le temps de parvenir à un plan de continuation de l'activité, le redressement judiciaire a évité pour l'heure la liquidation judiciaire des Girondins, qui avaient déjà subi ce triste sort en 1991.

L'avenir du stade en question

L'avocat du club, Me Laurent Cotret, a évoqué mardi un "plan social et différentes mesures" dans le cadre du plan de redressement que la direction va présenter pour "payer le passif et assurer la pérennité de l'entreprise", à qui il manquait 42 millions d'euros pour repartir en L2. "Les emplois seront massivement ou totalement supprimés", redoute le CSE, qui représente les salariés du club (90 administratifs en plus des joueurs sous contrat).

 

"C'est un désaveu cuisant de la gestion du club qui n'a pas su convaincre la DNCG de son projet de redressement", a réagi sur le réseau social X le maire de Bordeaux Pierre Hurmic. "Il faut tourner cette page et reconstruire avec des forces dotées d'un ancrage local. Un nouveau modèle s'impose, travaillons-y pour faire vivre l'esprit", a ajouté l'élu écologiste qui a été approché par un collectif baptisé "Toujours Girondins".

Cette association assure travailler à une reprise du club avec le soutien "d'anciens joueurs, d'anciens dirigeants, d'investisseurs locaux". La chute des Girondins pose aussi la question de l'avenir du stade Matmut Atlantique, construit pour l'Euro-2016 dans le cadre d'un partenariat public-privé (PPP), qui était déjà surdimensionné la saison écoulée en L2 (21.632 spectateurs en moyenne pour 42.000 places).

D'un coût complet de 310 M EUR jusqu'en 2045, l'enceinte est propriété de Bordeaux Métropole mais exploitée par SBA, filiale des groupes de BTP Vinci et Fayat. Son modèle reposait sur le versement d'un loyer par un club résident à la Métropole, qui verse à son tour une redevance à SBA. Le président de ce dernier, Loïc Duroselle, a évoqué la semaine dernière des répercussions "très importantes, peut-être même existentielles" pour son groupe, après la première rétrogradation des Girondins.