Encore raté ! L'Euro de football 2020 ne sera pas le premier remporté par les Diables rouges. Les hommes du sélectionneur Roberto Martinez se sont inclinés 2-1 vendredi en quart de finale de la compétition face à l'Italie et voient une nouvelle fois leurs espoirs de remporter un titre majeur s'échapper. Car en plus de n'avoir jamais gagné un Euro, la sélection belge n'a pas non plus de Coupe du monde dans sa vitrine, bien qu'elle soit première au classement de la FIFA. Et même pour trouver un titre olympique, il faut remonter… à 1920. Europe 1 explore les raisons de ce nouvel échec.
Une équipe avec un problème défensif
En n'atteignant pas le dernier carré de l'Euro 2020, la Belgique s'est arrêtée au même stade qu'à l'Euro 2016. Bien loin de sa meilleure performance dans cette compétition en 1980, où elle avait terminé deuxième. Vendredi soir sur Europe 1, le journaliste Bruno Ahoyo a expliqué cet échec en partie par la défense vieillissante de cette équipe, en ciblant notamment le match du défenseur Jan Vertonghen. "Pour beaucoup de joueurs, cela risque d’être la dernière sélection", a-t-il d'ailleurs souligné.
Selon lui, les "problèmes de mobilité" des milieux de terrain Youri Tielemans et Axel Witsel n'ont pas non plus permis une solidité défensive. Bruno Ahoyo a par ailleurs appuyé sur le "vrai problème de latéraux" de la Belgique. Selon lui, la présence dans le groupe du latéral Timothy Castagne apparaissait donc comme un "miracle". Mais celui-ci a subi six fractures au visage lors du premier match de poules contre la Russie (victoire 3-0), le privant de la suite de la compétition.
Une sélection qui doit mieux jouer ensemble
Pour contrebalancer ses manques défensifs, la Belgique peut certes compter sur le talent de son maître à jouer de Manchester City, Kevin De Bruyne. Ou encore sur son attaquant prolifique Romelu Lukaku (quatre buts lors de cet Euro). Mais les joueurs de cette génération, beaucoup qualifiée de "dorée", sont malgré tout "passés un peu à côté" des grands événements jusqu'ici, a estimé le journaliste Laurent Jaoui sur Europe 1.
"Vous pouvez avoir tous les talents du monde, si vous ne réussissez pas à les faire jouer en équipe, ça marchera pas", a-t-il souligné. Le passage de témoin entre l'ancien sélectionneur Marc Wilmots et l'actuel, Roberto Martinez, en 2016 ne semble pas y avoir changé grand-chose. Même si 2018 aurait pu être la parenthèse enchantée, sans cette élimination douloureuse contre la France en demi-finale dans un match très disputé (défaite 1-0 de la Belgique). "La Belgique, quoiqu'on ait vécu en Russie en 2018, (…) on n'a pas vocation à être une des meilleures équipes du monde", a regretté Bruno Ahoyo.
Un manque de remise en question ?
D'aucuns pourraient aussi suggérer que les échecs belges à répétition proviennent d'un manque de remise en question des joueurs belges. En 2018, après la demi-finale perdue contre la France, les réactions des joueurs belges ont pu donner l'impression de mauvais perdants peinant à se remettre en cause. "Je ne dirais pas que l'équipe en face était meilleure que nous", avait notamment déclaré le gardien belge, Thibaut Courtois, avant toutefois de revenir sur ses propos. Avec la nouvelle déception de cette année, nul doute que les questionnements seront maintenant bien présents dans les esprits.