Le PSG le sait bien. En partant, Zlatan Ibrahimovic laisse un grand vide. Une autre équipe en fait actuellement l'expérience, et à une bien autre échelle encore : la Suède. Après l'Euro en France, "Ibra" a en effet décidé de prendre sa retraite internationale. C'est donc sans son ancien capitaine, auteur de 62 buts en 116 sélections, que l'équipe scandinave vient défier les Bleus, vendredi soir, au Stade de France, en qualifications pour la Coupe du monde 2018. Une équipe suédoise désormais sans star. "C'est une sélection assez inconnue, même pour les Suédois, même s'il y a des noms qui sont là depuis des années", commente Johanna Franden, correspondante à Paris du quotidien Aftonbladet en Suède, interrogée par Europe 1. "On a perdu Zlatan, mais pas seulement. On a perdu également Kim Källström, Andres Isaksson (tous les deux passés par la Ligue 1 également, ndlr). Il y a beaucoup de nouveaux noms, qui ne sont pas très connus en Suède et qui ne jouent pas dans de grands clubs européens."
" Il y avait beaucoup de Suédois qui payaient leur billet pour aller voir Zlatan et pas la Suède "
De fait, les deux joueurs désormais les plus expérimentés de la sélection sont le défenseur Andreas Granqvist, qui joue à Krasnodar en Russie, et l'attaquant Ola Toivonen, qui évolue à Toulouse, en Ligue 1. Le groupe comprend également quelques joueurs sacrés champions d'Europe Espoirs l'an dernier, comme Kiese Thelin (Bordeaux) ou John Guidetti (Celta Vigo). "Mais, pour la plupart, ces jeunes ne sont pas tout à fait acclimatés en Europe, notamment Guidetti, qui a du mal à être titulaire." La Suède est en déficit de stars et cela se ressent dans les affluences.
Affluence en baisse. Le dernier match de qualifications contre la Bulgarie n'a même pas attiré 22.000 spectateurs, moins qu'un Suède-Moldavie un an auparavant, avec pourtant des milliers de places offertes… "Il y avait beaucoup de Suédois qui payaient leur billet pour aller voir Zlatan et pas la Suède", ajoute Johanna Franden. "S'il y avait encore un doute, là c'est très clair. Mais c'est aussi la conséquence d'un Euro décevant (la Suède avait été éliminée dès la phase de groupes avec deux défaites et un match nul en trois matches, ndlr). Ça ne fait pas fait d'étincelles, ça ne fait pas rêver. Cet été, l'équipe qui nous a fait rêver, c'est l'équipe féminine, qui est allée en finale des Jeux olympiques."
" C'est sûr que nous sommes en pleine restructuration "
Cette finale olympique, les Suédoises l'ont atteinte avec un jeu très défensif. Un style que leurs homologues masculins entendent reprendre à leur compte, vendredi soir. "On va jouer bas, on va essayer de ne pas se projeter trop vite, conserver la balle, jouer notre propre jeu et mettre l'équipe de France en difficulté", a précisé le sélectionneur de la Suède, Janne Andersson. "J'ai besoin des caractéristiques défensives de mes joueurs et surtout des milieux défensifs, qui sont grands, puissants et savent surtout bien se placer."
Un bon début de campagne. Sans Zlatan, la Suède a changé. Mais elle avait anticipé. "Zlatan avait pris sa décision de quitter l'équipe nationale il y a un certain temps et nous avions déjà préparé la suite", a insisté le technicien suédois. "Nous avons disputé déjà trois matches, notamment contre les Pays-Bas (1-1). C'est sûr que nous sommes en pleine restructuration mais ça commence à porter ses fruits avec les dernières victoires." Après un Euro raté avec Zlatan, la Suède a donc réussi son entrée sans lui dans ces qualifications au Mondial 2018, avec sept points en trois matches, soit exactement le même total que l'équipe de France.
Mais de là à en faire un rival sérieux pour les Bleus dans la course à la qualification… "Après l'Euro, le public est assez réaliste", considère Johanna Franden. "On est conscient que la France va gagner ce groupe. Un point vendredi, ce serait merveilleux. Mais ne pas perdre de manière trop sévère, ce serait déjà pas mal." C'est vrai que la Suède a déjà perdu beaucoup avec le départ à la retraite de Zlatan…