Tout le monde attendait de voir comment Antoine Griezmann et Olivier Giroud, si complices pendant l’Euro, allaient combiner en attaque. Si c’était une diversion, elle a plutôt bien marché. Car les Bleus, longtemps éteints par des Suédois appliqués, vendredi soir au Stade de France (2-1), ont retrouvé la lumière grâce à deux autres de leurs armes fatales, Paul Pogba et Dimitri Payet.
Des buts qui comptent. En sept minutes, ils ont permis à la France de prendre les commandes de son groupe de qualifications au Mondial 2018. C’est d’abord le Mancunien qui a redonné espoir à l'équipe de France, d’une tête à son image - puissante - sur un service de… Dimitri Payet (58e). Le Réunionnais qui ne s’est pas fait prier pour ajuster Olsen du droit et redonner l’avantage aux siens (65e). Et pourtant, leurs prestations vont bien au-delà de leurs statistiques personnelles.
Pogba lancé, qui pourra l’arrêter ? C’est simple : en première période, le joueur le plus cher du monde a été le seul Bleu à crever l’écran. À l'image de son but à Amsterdam face aux Pays-Bas (1-0), "Pogboom" a d’abord prouvé que son surnom n’était pas usurpé, en tentant plusieurs fois sa chance de loin. Servi par... Payet, sa reprise "comme elle vient" a même procuré au Stade de France ses premiers frissons de la soirée (15e) : Pogba assume son statut et prend des initiatives, tout en œuvrant dans l’entrejeu, par ses passes fulgurantes qui cassent les lignes comme ses dribbles cassent les reins. Sauf que vendredi, "le Poulpe" a fait dans la simplicité. Une simplicité qui lui va tellement bien.
Déjà étincelant le week-end dernier avec Manchester United contre Swansea (3-1), Pogba est dans une forme olympique. "C'est à lui de maintenir ce niveau de performance et d'exigence", avait glissé Didier Deschamps. Voilà une bonne résolution pour 2017.
Dimitri "Zorro" est de retour. Lui avait conquis l’Europe avec les Bleus l’été dernier, avant de disparaître à l’automne. Face à la Suède, Dimitri Payet a remis son costume de sauveur au bon moment. En première période, il a été le seul à cadrer une tentative (14e), mais a un peu disparu de la circulation après ça, à l’image de sa saison. Avant de se réveiller en seconde période, et en pleine forme. On connait la suite : une passe décisive et un but qui l’est tout autant. Il n’en fallait pas plus pour lui faire retrouver cette vista et cette qualité technique qui lui sont propres. La combinaison des deux aurait pu à nouveau faire mouche si la frappe de Griezmann n’avait pas échoué juste à côté des cages suédoises en fin de match (85e). Le Réunionnais s’est même permis quelques retours décisifs, et assez rares pour être soulignés.
La 2G doit se reconnecter. Si les PP ont brillé, cela a moins été le cas des GG, Griezmann-Giroud. Le sélectionneur attendait beaucoup du retour de blessure du Gunner, touché au gros orteil le mois dernier et préféré au coup d'envoi à un autre G, Kevin Gameiro. Mais la relation technique entre "Grizi" et l'attaquant d'Arsenal, qui avait pourtant fait merveille à l'Euro, a été quasiment inexistante. Comme d’habitude, Giroud s’est énormément dépensé, mais n’a touché que trop peu de ballons (7 seulement en première période) pour espérer quoi que ce soit. Antoine Griezmann, lui, s’est d’abord montré effacé puis imprécis. Le match amical face à la Côte d’Ivoire, mardi à Lens, sera sans doute l’occasion de procéder à quelques réglages en attaque. Car deux paires valent toujours mieux qu’une.