Entre compétition et émotion, les handballeuses ukrainiennes, première sélection de leur pays à reprendre la compétition depuis l'invasion russe le 24 février, vont défier les Françaises samedi au Havre (19h30) pour tenter de décrocher une place à l'Euro 2022. Avec des joueuses éparpillées et une fédération ukrainienne privée de fonds, le match a bien failli ne pas se jouer. Mais la fédération française de handball a pris le déplacement en charge, "environ 30.000 euros".
"Certains se battaient sous les bombes quand on les appelait au téléphone"
Une situation "évidente" pour Philippe Bana, le Président de la Fédération : "Le sport doit être supérieur à la guerre. On n'a jamais lâché le lien", explique-t-il au micro d'Europe 1. "Elles avaient déclaré forfait, elles étaient dispersées un peu partout. Les dirigeants étaient éclatés sur plusieurs pays. Certains se battaient sous les bombes quand on les appelait au téléphone", ajoute-t-il. "Et puis, on avait presque réussi à monter ce miracle. Et il y a une semaine, ils nous ont dit 'voilà, il y a le plus d'argent. Donc on a dit on le fait, on vous envoie les billets, venez, on va faire, on va passer ce bon moment ensemble'. C'est une petite démonstration, surtout symbolique plus qu'autre chose. Ce n'est pas grand-chose, mais c'est déjà ça', conclut-il.
Des autorisations spéciales accordées pour quitter l'Ukraine
Reste à savoir si les Ukrainiennes auront suffisamment d'allant pour inquiéter les joueuses d'Olivier Krumbholz, déjà qualifiées pour le Championnat d'Europe en novembre. "C'est très difficile d'avoir la tête pleinement à la compétition", reconnaît le sélectionneur Vitaly Andronov. "Les filles sont très touchées par la guerre, elles sont très inquiètes pour leurs proches qui sont restés en Ukraine".
Tout comme le médecin de l'équipe, Andronov a reçu une autorisation spéciale pour quitter l'Ukraine et devra y retourner rapidement. Les joueuses de la sélection évoluent en revanche en majorité à l'étranger, même si une dizaine joue à Lviv, dans l'ouest de l'Ukraine. La plupart d'entre elles ont trouvé refuge en République tchèque.