Les Mondiaux de natation, qui ont débuté dimanche à Gwangju, en Corée du Sud, tiennent assurément déjà l'une de leurs images fortes. L'Australien Mack Horton, médaillé d'argent du 400 m, a refusé de monter sur la deuxième marche du podium, pour afficher son mécontentement face à l'identité du vainqueur, Sun Yang. Le Chinois, qui a remporté sa quatrième médaille d'or mondiale sur la distance, sa dixième en tout, a un sacré palmarès sportif (il compte également trois titres olympiques) mais aussi extra-sportif.
Exclu de l'équipe chinoise fin 2013 après avoir provoqué un accident de la circulation, il avait ensuite été contrôlé positif à la trimétazidine à l'été 2014 et suspendu trois mois. Il est également soupçonné d'avoir détruit l'an dernier un échantillon de de son sang avec un marteau lors d'un contrôle inopiné…
La situation irrite ses concurrents, comme Horton, mais pas seulement. Beaucoup de nageurs expriment leur colère face à cette situation. "C'est juste insupportable de le voir", estime le Français David Aubry, spécialiste de la nage libre. "Le mec, il sort, il est excité comme jamais, il en fait deux fois trop… C'est honteux, vraiment honteux, mais bon, il faut faire avec, c'est encore ce que je dis, pas le choix." Son compatriote, Jérémy Stravius, capitaine de route de l'équipe de France, est surpris lui d'avoir vu la tribune chinoise s'extasier de la performance de Sun Yang, vainqueur du 400 m en 3'42"44, meilleure performance mondiale de l'année.
"J'étais au bassin d'échauffement hier (dimanche) et j'ai vu cette image de la tribune chinoise, où les gens étaient émerveillés et super contents. Nous, en France, il serait pointé du doigt. Déjà, sans suspicion, quand un Français gagne, on dit que c'est louche… Mais alors, là, avec tout ce qui s'est passé, en France, ça ne passerait pas, et dans d'autres pays, c'est pareil. En Chine, on se demande comment c'est possible d'avoir une telle réaction. Il (Sun Yang) a beau essayer de se blanchir par tous les moyens, c'est quand même incroyable de casser un échantillon, d'avoir eu un contrôle positif il y a des années, et d'être toujours là…"
Blanchi par la Fédération internationale (Fina), Sun Yang, âgé de 27 ans, doit être entendu par le tribunal du sport (TAS), l'Agence mondiale antidopage (AMA) ayant fait appel. Déjà suspendu trois mois par le passé, il risque la suspension à vie si la récidive est prouvée. En attendant, il a replongé lundi pour les séries du 200 m…