L'OL a réclamé mardi des sanctions après les graves incidents qui se sont produits dimanche soir en marge du match, finalement annulé, entre Marseille et Lyon en clôture de la 10e journée de Ligue 1 et souhaite que le match soit rejoué sur terrain neutre. "Aujourd'hui les conditions de sécurité pour jouer à Marseille ne sont pas réunies. Il faudrait donc jouer sur un terrain neutre", a déclaré le directeur général du club, Vincent Ponsot, sur l'antenne d'OL Play.
"On souhaite rejouer le match, les joueurs n'y sont pour rien. Tout comme nos joueurs n'y étaient pour rien quand la bouteille a été lancée au Groupama Stadium (sur Dimitri Payet, alors à Marseille, en novembre 2021, NDLR), même si on les a sanctionnés sportivement", a-t-il poursuivi. "Ce qu'on veut, c'est que la sécurité de nos joueurs soit garantie. Ils sont là pour jouer au foot et nous ce qu'on demande, c'est qu'ils ne se prennent pas un parpaing sur la tête", a-t-il dit.
Plusieurs plaintes vont être déposées
Le match au stade Vélodrome a été annulé notamment en raison du caillassage du bus de l'OL lors duquel l'entraîneur italien du club, Fabio Grosso, a été sérieusement touché au visage. Le technicien, qui a dû se faire poser douze points de suture, n'était pas à l'entraînement ce mardi. S'exprimant lui aussi sur OL Play, le directeur général adjoint de l'OL, Xavier Pierrot, a indiqué que des plaintes seraient déposées dans les prochains jours. "La plupart des plaintes de Fabio Grosso et des membres de l'encadrement vont être déposées jeudi, celles du club seront déposées avant", a-t-il précisé. L'objet de ces plaintes contre X, a-t-il dit, vise à fournir un "dossier solide" à la justice. Lorsque les auteurs des faits auront été identifiés, "nous déposerons plainte nominativement contre ces personnes".
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Trois enquêtes ont été ouvertes par le procureur de Marseille. Les deux premières portent sur le caillassage du bus de l'OL et sur un autre incident du même type visant un car de supporters lyonnais. La troisième vise le comportement d'une partie des supporters lyonnais à l'intérieur du Vélodrome qui ont fait des saluts nazis et poussé des cris de singes en direction des Marseillais. "Aujourd'hui il y a toute une partie médiatique sur ces incidents pour essayer de faire oublier la première partie", a dit Xavier Pierrot, qui a cependant souligné que ces comportements étaient "extrêmement graves". "On a porté plainte. On attend les vidéos qui ont été réclamées pour essayer d'identifier les personnes", a souligné le dirigeant lyonnais.
Saisie du "comportement des supporters lyonnais dans l'espace visiteur lors de la rencontre Olympique de Marseille-Olympique lyonnais", la commission de discipline de la Ligue de football professionnel a annoncé dans la soirée qu'elle rendrait sa décision le 22 novembre prochain. "Au regard de la gravité des faits, la commission de discipline de la LFP décide de mettre le dossier en instruction", explique-t-elle dans un communiqué.
Un supporter marseillais en détention provisoire, un autre sous contrôle judiciaire
Déférés en comparution immédiate pour l'attaque d'un car de supporters lyonnais dimanche soir, un supporter de l'Olympique de Marseille a été placé mardi en détention provisoire et un autre sous contrôle judiciaire dans l'attente de leurs procès respectifs. Accusé de violence, jet de projectile et dégradation lors des incidents ayant entraîné l'annulation du match OM-OL dimanche, le premier, un supporter marseillais âgé de 22 ans, restera derrière les barreaux jusqu'à son procès prévu le 23 novembre. Le second prévenu interpellé dimanche, âgé de 50 ans, déféré pour les mêmes chefs devant le tribunal judiciaire de Marseille, est lui ressorti libre dans l'attente d'une audience fixée au 23 janvier.
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Leurs avocats avaient tous deux demandé un renvoi, "pour préparer (leur) défense et dans un souci d'apaiser les choses", avait expliqué avant l'audience Me François Defendini, avocat de Patrice G., 50 ans. Cadre, père de trois enfants, employé depuis 23 ans dans une enseigne d'électroménager, ce dernier a reconnu avoir envoyé un fumigène vers le car lyonnais, affirmant cependant avoir répliqué à des tirs lyonnais. Thomas S., 22 ans, abonné du virage Nord, magasinier et cariste depuis deux ans et demi dans la même société, "bien inséré" selon son conseil, Me Sandrine Prospéri, a également admis avoir lancé une pierre. Mais uniquement parce qu'il venait de la recevoir sur le pied.