Nantes va affronter Toulouse au Stade de France samedi soir à 21 heures pour la finale de la Coupe de France. Tenants du titre, les Canaris espèrent remporter la coupe nationale pour la cinquième fois de leur histoire tandis que les Toulousains courent après un premier trophée depuis 66 ans.
Pour l'occasion, le président de la République sera présent pour assister à cette rencontre au sommet. Une présence sensible révèle une note de la direction du renseignement qu’Europe 1 s’est procurée. "Au regard du contexte social et sociétal tendu, la présence du président Macron devrait être propice à l’expression du mécontentement d’une partie du public. La rencontre devrait être perturbée."
Sauf changement de programme, il est d’ores et déjà prévu qu’Emmanuel Macron arrive à 20h30 au Stade de France, accueilli par le président de la Fédération française de football. Après avoir rejoint la tribune présidentielle, le président doit, à ce stade, descendre sur la pelouse pour saluer les deux équipes finalistes. Des appels relayés sur les réseaux sociaux ont déjà été identifiés, notamment les #IntervillesMacron, #Intervillesduzbeul. Autant d’appels à "une grosse épreuve très spéciale".
La rivalité des supporters, l'autre sujet inquiétant
Autre point sensible du match : la rivalité. "Il existe un fort contentieux historique entre les soutiens des deux équipes (FC Nantes et Toulouse Football club), dont les éléments les plus violents ont la volonté de saisir toutes les opportunités pour se confronter", précise la note.
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Le risque est sérieux puisque "des ultras classés à risques et des hooligans parisiens, qui entretiennent régulièrement une forte animosité envers le club nantais, devraient se mobiliser pour tenter d’affronter leurs rivaux". Au total, plus de 1.500 hooligans et ultras sont attendus. Les limiers du renseignement précisent que "compte tenu de tous ces éléments, cette manifestation […] présente des risques importants de troubles à l’ordre public aux abords du Stade de France et dans plusieurs secteurs de la capitale".
Opposition à Emmanuel Macron : un envahissement de la pelouse n'est pas exclu
Le renseignement redoute qu’à l'occasion du match et de la présence d'Emmanuel Macron, "une partie du public […] profite de la présence du président pour exprimer bruyamment […] son opposition en huant ou en reprenant des slogans clamés lors des manifestations". Plus inquiétant encore, écrivent les policiers, "un envahissement de la pelouse n’est pas non plus à exclure […] tout comme des huées à la 49e minute du match".
Autre risque, la perturbation de la diffusion du match à la télévision, en raison de personnels en grève. La note précise ainsi "un débrayage […] est susceptible de se produire et de perturber la diffusion du match sur la chaîne BeInSport".
250 ultras toulousains et 500 ultras nantais
Les policiers redoutent également la venue de 250 ultras toulousains, membres du groupe Indians Tolosa 1993. Ils pourraient être rejoints par d’autres hooligans toulousains, membres de la Camside Tolosa pour en découdre avec leurs ennemis nantais de la Brigade Loire.
Du côté des supporters de Nantes, les services anticipent la présence de 500 membres de la Brigade Loire, qui arriveront de leur côté à Saint-Denis, à bord de six cars. Leur arrivée en masse fait craindre "des palpations de sécurité difficiles, voire impossibles", avec le risque d’une introduction importante "d’engins pyrotechniques et détonants". Le déploiement de banderoles pour dénoncer "les traitements infligés au mouvement ultra" est aussi attendu.
Des heurts autour de la rencontre sportive
Les rédacteurs de la note regardent de très près aussi les risques d’affrontements entre supporters avant et après la rencontre. Quelque 3.000 policiers et gendarmes seront mobilisés samedi aux abords de l'enceinte. Quelque 3.000 policiers et gendarmes seront mobilisés samedi aux abords du Stade Ainsi, les policiers ont identifié une prise de contact entre groupes ultras parisiens et nantais "en vue d’un fight" la veille de la rencontre. Les Nantais auraient refusé la proposition et proposé de s’affronter plutôt le jour du match.
C'est donc un match à haut risque qui est attendu ce samedi soir au Stade de France. Outre les rivalités connues entre supporters et hooligans, la venue du chef de l’Etat, en pleine crise sociale, pourrait inciter les contestataires à perturber la rencontre. Des images dont Emmanuel Macron se passerait bien dans le contexte actuel.