Noël Le Graët, ex-président de la Fédération française de football (FFF) qui a démissionné de son poste en février, a dénoncé mardi, devant la commission de l'Assemblée nationale dédiée aux "défaillances de fonctionnement au sein des fédérations de sport" avoir subi "un lynchage médiatique immérité". Il avait quitté son poste après des révélations de presse et un rapport de l'Inspection générale de l'éducation, du sport et de la recherche (IGESR), selon lequel il "ne dispose plus de la légitimité nécessaire pour administrer et représenter le football français", compte tenu notamment de son "comportement inapproprié (...) vis-à-vis des femmes".
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"Aujourd'hui, les temps ont changé"
"J'ai développé le foot féminin, j'ai l'habitude de travailler avec des femmes et franchement, je ne me fais aucun reproche", a-t-il continué. Dire à une femme "qu'elle a une jolie robe, est-ce que c'est grave ?", a-t-il interrogé, avant de compléter : "Aujourd'hui, oui, les temps ont changé, ça ne se dit plus, il faut faire plus attention et c'est bien". Est-ce du harcèlement sexuel ? "Pour moi non, pour vous peut-être", a-t-il répondu.
"Je n'ai rien fait de mal, mais je ne supportais plus les articles, j'ai une famille, neuf petits enfants, ce n'est pas agréable de voir tous les jours dans le journal local ou national des contre-vérités", a déclaré Noël Le Graët. Pour rappel, ce dernier est aussi visé depuis mi-janvier par une enquête judiciaire pour harcèlement moral et sexuel.
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L'ancien maire de Guingamp a aussi regretté ses propos sur l'homophobie dans le football. "Je regrette d'avoir employé ces mots, (...) j'ai pris un savon par ma fille en rentrant, j'ai ensuite visité un centre contre l'homophobie, il y a des gamins que les parents ont mis dehors, je me suis trouvé triste et maladroit d'avoir dit ça", a déclaré Noël Le Graët.
Alors patron de la "3F", il avait déclaré en 2019 qu'il "n'arrêterait pas les matches" pour des chants ou des cris homophobes, alors qu'il le ferait pour "des cris racistes", suscitant un tollé jusqu'au gouvernement.
"Je ne savais pas avant, je ne me rendais pas compte", "je vous jure que j'ai changé", a-t-il assuré devant les membres de la commission. "Je suis sûr que ces imbéciles ne sont pas homophobes, ils sont bêtes", a-t-il dit à propos des supporters concernés.