Marcel Hirscher, Mikaela Shiffrin, Martin Fourcade ? Non, la star de ces débuts de Jeux olympiques n’est pas un de ces illustres champions, mais bel et bien le vent. Mercredi, le slalom dames en ski alpin et l'individuelle en biathlon ont été à leurs tours reportés en raison de conditions météorologiques dantesques. Mais le ski alpin n’est pas la seule victime des aléas de la nature. Les rafales ont également perturbé les épreuves de combiné nordique, de biathlon et de saut à ski. De quoi faire resurgir le spectre des JO de Nagano, en 1998, où la neige et le brouillard avaient causé bien des tourments aux organisateurs.
Quelles épreuves ont été perturbées ?
Le ski alpin a été le sport le plus touché depuis le début des Jeux. Seule l’épreuve du combiné messieurs, remportée par l’Autrichien Marcel Hirscher devant les Français Alexis Pinturault et Victor Muffat-Jeandet, a pu avoir lieu. Les organisateurs avaient déjà été contraints de reporter la descente messieurs, l’épreuve-reine des JO d’hiver, initialement programmée dimanche dernier, et le slalom géant dames, prévu lundi.
Mais les skieurs n’ont pas été les seuls à devoir s’adapter. Les rafales ont perturbé les biathlètes, l'individuelle dames étant reportée à jeudi, et les sauteurs à ski, comme le quadruple champion olympique suisse Simon Ammann, grelottant en haut du petit tremplin dans l’attente de conditions plus favorables. Les plus malheureuses ont sans doute été les snowboardeuses en slopestyle, où de nombreuses concurrentes ont chuté à cause du vent. Dur, dur de concourir dans ces conditions…
Quelles sont les prévisions pour les prochains jours ?
Pour les organisateurs, le bulletin météo est devenu chaque jour un enjeu majeur. Si l’incertitude demeure pour les prochains jours, la journée de jeudi devrait être plus clémente. Les conditions météorologiques "vont s'améliorer demain (jeudi) avec du soleil attendu et sans vent", a déclaré mercredi une porte-parole de la Fédération internationale de ski (FIS).
Le porte-parole de la FIS, Mark Adams, a cependant admis l’inquiétude des instances. "Nous avons plein de possibilités. Mais si le vent continue à souffler pendant les 15 prochains jours, alors cela pourrait poser un problème", a-t-il expliqué.
Quelles conséquences pour l’organisation (et les athlètes) ?
Le mauvais temps persistant devient un véritable casse-tête pour les organisateurs, contraints d’adapter le calendrier pour permettre aux épreuves reportées d’avoir lieu. En biathlon, l'individuelle dames se déroulera jeudi juste avant l'individuel messieurs. Les deux prochains jours s’annoncent aussi chargées en ski alpin. La toujours très attendue descente messieurs ouvrira le bal jeudi, à 3h30 heure française. Puis, dans la foulée, ce sera au tour du géant dames de se courir, à 5h45 heure française, avec Tessa Worley parmi les grandes favorites. Vendredi, le menu est aussi tout copieux avec le slalom dames et le super-G messieurs.
En attendant, les athlètes, les skieurs en particulier, doivent prendre leur mal en patience. "Si les descendeurs y sont habitués, c'est plus rare pour les slalomeurs", a noté Sébastien Amiez, ancien slalomeur français interrogé par l’AFP. L’exemple le plus frappant est peut-être celui de Mikaela Shiffrin. La star américaine, arrivée avec des grandes ambitions en Corée du Sud, va devoir affronter trois épreuves en trois jours, avec à la suite de jeudi à samedi le géant, le slalom et enfin le super-G. Avec un programme aussi dense et sans repos, ses rêves de razzia pourraient bien être balayés…