JO 2024 : l'équipe de France féminine de handball battue par la Norvège et se console avec l'argent

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avec AFP , modifié à
La Norvège a battu la France samedi en finale olympique (29-21), mais c'est le handball féminin en général qui a gagné, en battant son record d'affluence mondial dans la ferveur du Nord au stade Pierre-Mauroy: une "consécration" pour les joueuses.

Certes délocalisé à Lille, loin du coeur des JO-2024, le handball a profité de l'antre de Villeneuve-d'Ascq, près de Lille, pour battre un nouveau record pour un match féminin, avec 26.664 spectateurs lors de la finale. La marque avait déjà été portée à un niveau jamais vu mardi, avec 26.548 spectateurs lors du quart France-Allemagne.

L'enceinte du club de foot lillois, "coupée" en deux, a tout de même une capacité de 27.900 places pour ces JO. Avec la belle hauteur sous toit rétracté, l'ambiance est assourdissante, qui plus est dans un sport spectaculaire où les buts s'enchaînent d'un côté comme de l'autre.

Si le hand masculin a déjà connu des altitudes plus hautes encore, avec plus de 53.000 spectateurs en janvier à Düsseldorf pour Allemagne-Macédoine du Nord à l'Euro, c'est une première côté féminin. Et même quand la France ne joue pas, l'arène affiche des scores impressionnants, avec par exemple plus de 21.500 spectateurs pour le quart Norvège-Brésil mardi.

"On se bat pour ça"

"C'est impressionnant et ça fait vraiment plaisir de voir qu'il y a autant de monde qui vient pour voir du handball féminin, on se bat pour ça depuis des années", apprécie Laura Flippes, arrière droite des Bleues.Le sélectionneur des Françaises Olivier Krumbholz, en poste depuis 1998, mise à part une parenthèse entre 2013 et 2016, parle d'une "immense consécration pour le handball français".

 

Il se souvient de précédentes finales de Mondiaux ou de JO disputées "devant 15.000 personnes, presque la moitié" et parle d'une "ambiance de feu comme on ne pouvait pas la rêver il y a quelques années". Pour les Bleues, c'est un atout supplémentaire, quasiment une "huitième joueuse", selon la capitaine Estelle Nze Minko: "La Marseillaise, le public derrière nous tout le match... je suis trop contente qu'on ait la chance de vivre ça", a savouré la championne olympique de Tokyo, en pleine période Covid.

Mais les autres équipes non plus n'en reviennent pas. Pour la Suédoise Jenny Carlson, ce tournoi olympique "prouve que c'est possible dans le handball féminin et dans le sport féminin en général" d'avoir une telle atmosphère. L'antre du Losc a accueilli pour ces Jeux le basket en première semaine, avec également un nouveau record à la clé pour un match féminin en Europe, établi à 27.193 pour France-Australie.

"Le rêve ultime"

Bien sûr la Suédoise savait que le public allait être pour la France en demie, finalement victorieuse à l'arraché après prolongation, mais peu importe, elle voulait "célébrer ensemble le fait qu'ils sont aussi là pour le handball".

La légende norvégienne Katrine Lunde, 44 ans, cinq JO au compteur dont trois titres désormais (2008, 2012, 2024), n'avait "jamais vu autant de monde dans une salle, c'est complètement fou! Même à 9h du matin quand on jouait c'était noir de monde". Pour une autre handballeuse norvégienne, également multiple championne du monde et d'Europe de 32 ans, Stine Bredal Oftedal, "cela signifie beaucoup pour le handball féminin".

"Ce sport est tellement dynamique, il convient à tout le monde, et en ce sens, je suis ravie que nous ayons réussi à créer ce type d'ambiance pour donner envie aux gens" de le suivre, de le pratiquer, appuie-t-elle. Très impressionnée après la demie gagnée contre le Danemark, Oftedal a pu ensuite savourer la finale, couronnée d'or, qui restera son dernier match: "Terminer de cette manière est presque trop beau pour être vrai, c'est le rêve ultime!".