L'ex-star française du biathlon Martin Fourcade, membre du CIO et président de la commission des athlètes de Paris 2024, a répété mercredi être par principe favorable à un retour des athlètes russes et bélarusses dans les compétitions internationales. "J’ai toujours prôné une notion d’ouverture, c’est-à-dire de traiter les athlètes comme des personnalités et non comme faisant partie d’un système duquel ils sont souvent bien indépendants et pour lequel ils ne se battent pas", a dit le quintuple champion olympique, en marge d'un entretien à l'AFP consacré à un projet personnel.
"Les athlètes russes et bélarusses devraient pouvoir concourir sous bannière neutre"
"En tant qu’athlète, ça m’aurait énormément affecté d’être jugé, non pas en tant qu’athlète, sur ce que je faisais, mais à travers les décisions de mon pays, même si je suis Français et très heureux de l’être, je ne soutiens pas toujours", a-t-il ajouté, soulignant avoir "toujours été très clair avec ça". Le débat sur la réintégration des athlètes russes et bélarusses, écartés des compétitions internationales depuis l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, reste vif. "Ce sont des discussions que j’ai régulièrement au CIO, dans le cadre de mes fonctions sur la commission des athlètes", a d'ailleurs relevé Martin Fourcade.
En février, dans un entretien en anglais avec la chaîne NRK, le champion français avait déjà dit être en faveur de leur retour, en soulignant qu'il s'exprimait à titre personnel et qu'il s'agissait d'une question de principe : un athlète ne devrait pas être banni "parce que son président se comporte comme un fou". À ce titre, les athlètes russes et bélarusses devraient pouvoir concourir sous bannière neutre, avait-il ajouté.
Le CIO a émis des recommandations
Depuis, le Comité international olympique (CIO) a émis des recommandations en ce sens, sans toutefois fixer d'échéances, et le retour de ces sportifs se fait en ordre dispersé, à l'aune de l'interprétation des consignes et avec en toile de fond les épreuves de qualifications aux Jeux de Paris 2024. Les regards sont notamment tournés vers les Jeux européens, à Cracovie, du 21 juin au 2 juillet, car ils pèseront lourd pour se qualifier dans plusieurs sports comme le tir à l'arc ou le tennis de table, parmi ceux prévoyant de réintégrer Russes et Bélarusses. Le tournoi d'escrime n'allouera pour sa part aucun point en individuel dans la course à la qualification olympique pour les athlètes des deux pays. À l'inverse, l'athlétisme a maintenu à ce jour ses mesures d'exclusion.